Vivez-vous à un sommet du triangle dramatique ?

Poursuivant mon investigation sur le triangle de Karpman, qui pose à chacun de ses sommets un rôle de Victime, de Persécuteur et de Sauveur, j’ai voulu savoir s’il était possible d’effectuer un auto-diagnostic.

triangleVoici donc quelques pistes de réflexions et des questions pour vous aider à vous situer sur ce triangle, si tel est votre destin.

Retour sur le triangle dramatique

Les trois jouent un jeu enfantin, évitant l’intimité et la prise de responsabilité. Ces joueurs professionnels possèdent deux caractéristiques : leur niveau d’énergie et la chaleur de leur émotion…

Le niveau d’énergie

La victime est basse en énergie, le persécuteur est haut et le sauveur se place entre les deux ; c’est pour cela que j’ai dessiné un triangle penché…

  • La Victime est en manque d’énergie et aura tendance à rester passive, à répondre « je ne sais pas » aux questions qui la concernent ou à se plaindre de sa vie. Elle sera plutôt souffrante ou fatiguée ; son corps est en retrait.
  • Le Persécuteur est en « trop plein » d’énergie, et aura tendance à être actif, à poser des questions, car « qui questionne dirige ». Son corps est plutôt tendu, penché en avant.
  • Le Sauveur oscille entre les 2, il est en position basse avec la victime, en position haute avec le « responsable » des émotions de la Victime qu’il veut sauver.

Attention, la Victime, Persécuteur déguisé, manifeste souvent une colère froide à l’encontre de son Persécuteur qui ne s’occupe pas d’elle sans qu’elle ait à lui demander. Voici un dessin de la température de certaines zones du corps en fonction d’émotions plus ou moins reconnues (telle que la dépression, l’amour ou la honte). Comme vous pouvez le constater, la colère est plutôt chaude et la tristesse froide, bien qu’il existe une zone rouge dans le coeur, tout comme dans la peur.chaleur des émotionsLa Victime cache sa colère sous une apparente froideur. Ces jeux prennent souvent leur source dans l’enfance, dans la relation avec les parents ou dans une intrication systémique. Un enfant sera en rébellion contre son parent Persécuteur, en Sauveur de son parent Victime ou en Victime pour attirer un parent Sauveur.

Un jeu presque universel

Ce jeu se retrouve souvent en dynamique de groupe et sur les réseaux sociaux. Quand, par exemple, une Victime « émotionnée » se plaint sur un forum d’un de ses Persécuteurs, thérapeute ou « pervers narcissique » et si quelqu’un de « rationnel » lui propose d’exprimer une demande claire et personnelle, un Sauveur connecté viendra sûrement reprocher un manque d’empathie envers la Victime, voyant un Persécuteur sans-cœur, en faisant appel à sa « bonne conscience », à l’éthique, la morale ou la déontologie. Voici la dernière en date, vécue personnellement, suite à une de mes propositions à une internaute de clarifier sa demande. Le Sauveur m’a répondu…

« Dire à une personne victime qu’elle n’a qu’à formuler une demande pour sortir de son jeu ne répond pas à un besoin de discernement, de conscience, de tact, de délicatesse. »

Ces joueurs pensent que les émotions sont provoquées par autrui et ils n’osent pas communiquer et n’ont pas appris à demander clairement :

– Ils rendent autrui responsable de leur peur dans le cas du Sauveur, de leur tristesse dans le cas de la Victime ou de leur colère dans le cas du Persécuteur. Ils ont du mal à supporter leurs émotions et à exprimer une demande claire et posée.

– Le sauveur pense aussi être responsable des émotions d’autrui et a du mal à vivre aux côtés d’une Victime sans intervenir dans l’urgence. Il prend souvent sa place, ne lui demandant pas si elle veut être « sauvée » et en profite pour persécuter le Persécuteur, comme dans notre exemple. En réalité, il ne respecte aucun des deux.

Vivez-vous dangereusement au sommet d’un triangle ? Vous allez le découvrir en explorant vos traumatismes passés, vos croyances et la satisfaction de vos besoins actuels.

Comment réagissiez-vous aux événements passés ?

Avez-vous vécu contrainte et frustration ?

Il existe 2 types de traumatismes, la contrainte et la frustration :

  • Dans la contrainte, vous êtes « obligé » de faire ce que vous n’avez pas envie de faire. La violence est souvent présente dans la contrainte surtout quand elle est physique, que vous soyez menacé, violenté, jeté en prison ou en pension sans votre accord. Le besoin manquant est un besoin de liberté ou de respect mutuel. Lors d’un événement naturel tel que explosion, accident ou tsunami, vous vivez aussi un événement que vous n’avez pas envie forcément de vivre.
  • Dans la frustration, vous ne vivez pas un événement que vous aimeriez vivre. Vous voulez être riche et ne l’êtes pas, rester avec quelqu’un qui rompt la relation par volonté ou par accident, mortel ou non. Le besoin manquant est de faire le deuil et célébrer la vie, de légèreté ou de vivre une certaine sagesse.

Votre choix de réaction est beaucoup plus restreint dans le cas de la contrainte, surtout si vous êtes jeune et dépendant d’autrui, de vos parents ou d’une autorité morale ou physique, comme dans Sysiphe, qu’il faut imaginer heureux alors qu’il ne l’est pas.

Comment avez-vous réagi ? Passivement ou activement ?

Faites la différence entre ces 2 types de traumas et notez si votre comportement a changé avec l’âge ou la « maturité ».

  • Sous la contrainte, vous pouvez être balloté entre rébellion et soumission. Dans le premier cas, vous faites preuve d’énergie, dans le deuxième, vous avez peur ou vous ne savez pas exprimer votre état et votre besoin.
  • Dans la frustration, vous pouvez sagement faire le deuil de l’évènement que vous auriez voulu vivre au lieu de reprocher à votre « fournisseur » d’émotion de vous abandonner, de ne pas s’occuper de vous. Dans la dynamique de Victime, vous préférez rester en colère contre lui pour vous sentir innocent et « irresponsable » de vos émotions.

Les pensées les plus fréquentes associées à ces traumas sont « je ne peux pas le supporter », « je suis impuissant » ou « je ne peux pas être en paix ». Nous les associerons à des besoins.

Prenez le temps pour visualiser votre passé

Pour identifier votre dynamique, faites une ligne du temps et visualisez vos événements traumatisants, cicatrisés ou non, ou reprenez votre liste de traumas. Puis analysons-les en Contrainte et Frustration ; Vous pouvez mettre des niveaux de détresse pour vérifier si ces traumas sont cicatrisés… Voici la mienne :

Ligne du temps2

  1. Naissance et séjour à l’hôpital (C).
  2. Mort de mon père à 5 ans (F).
  3. Internat militaire à 7 ans (C).
  4. 1ère période de chômage (F).
  5. Divorce (F)
  6. Séparation amoureuse (F)
  7. Autre séparation amoureuse (F)
  8. Projet de changement social inabouti (F)

Posons-nous maintenant quelques questions après avoir classé ces traumatismes. Les émotions qui durent ne sont pas primaires et orientées action. Comment avez-vous réagi au fait de ne pas avoir ce que vous voudriez vivre ? Voici quelques questions pour vous aider :

  • Êtes-vous apaisé quand vous y pensez ?
  • Avez-vous osé exprimer ce que vous viviez ?
  • Avez-vous fait quelque chose ? Demandé de l’aide clairement ?
  • Vous sentez-vous responsable de la manière dont vous avez réagi ?

Si vous avez répondu plusieurs « non » à ces 4 questions, il est probable que vous étiez dans une dynamique de victime ou de persécuteur, votre niveau d’énergie vous différenciant. Voici maintenant 3 questions pour identifier votre jeu. Quand vous y pensez :

  • Quelle est votre émotion ? La victime est plutôt triste, cachant souvent dans une colère froide, une vengeance déguisée. Le Persécuteur est en colère, le Sauveur est dans une Compulsion d’aider.
  • Quel est votre niveau d’énergie ? Haut ou bas ? Avez-vous vécu la rébellion ou la soumission ? La Victime est en énergie basse, le Persécuteur et le Sauveur en énergie haute.
  • Quelle est votre pensée aujourd’hui ? Les trois ne peuvent supporter la situation. La Victime va se sentir impuissante, le Persécuteur ne pourra être en paix, tout comme le sauveur qui se sent obligé d’intervenir.

Si vous êtes Sauveur, vous pouvez tout vivre à la fois, en énergie basse en pensant à la Victime, en énergie haute en pensant au Persécuteur qui a fait tant de mal à la Victime. En réalité, vous avez peur de ne pas aller bien quand quelqu’un va mal, vous ne soignez pas votre besoin d’amour de soi, et vivez une compulsion d’aider autrui pour vous soulager.

Pour ma part, je réagissais à la contrainte par la rébellion, en colère contre ma mère qui m’avait mis en pension sans me demander mon avis. J’étais en énergie haute et n’étais pas en paix. Aujourd’hui, je suis toujours aussi chatouilleux sur le sujet. Il suffit de me donner une contrainte pour que mon envie disparaisse. Ce fut le cas avec la CNV. De savoir qu’il « fallait » suivre 50 jours de formation pour être instructeur m’a enlevé l’envie de suite. J’étais plus dans la dynamique de persécuteur, identifié à un persécuteur de mon système familial, la personne responsable de la mort de mon père.

A mes dernières frustrations, vivant une « nuit noire de l’âme », j’ai réagi en faisant des pauses, afin d’accepter de lâcher prise, de prendre conscience que j’étais dépendant de ce dont je n’avais pas besoin. J’ai célébré mon besoin d’apprendre.

Aujourd’hui, je suis apaisé, j’ose exprimer ce que je vis, je demande de l’aide et je me sens totalement responsable de la manière dont je réagis. La communication bienveillante m’aide beaucoup. J’espère être sorti de ces réactions en faisant des pauses quand je suis stimulé par des Joueurs psychologiques.

Quels sont vos besoins d’aujourd’hui ?

Célébrons nos besoins, satisfaits ou non, révélés lors de ces interactions.

Quels sont les besoins importants de cette dynamique ?

Les besoins diffèrent en fonction du type de traumatisme. Dans la contrainte, vous avez surtout besoin de respect mutuel, d’amour et d’autonomie. Dans la frustration, vous avez besoin d’être en paix, de vous centrer et de continuer à vous aimer, de célébrer la vie et de faire le deuil de ce que vous auriez voulu avoir même si vous ne vivez pas ce que vous aimeriez vivre, ce que certains appellent le lâcher prise. C’est ainsi que s’opère le changement, de prendre en compte la réalité au lieu de rester dans vos rêves ou vos illusions. Explorons ces 3 besoins : l’autonomie, l’amour de soi et la célébration de la vie.

Liberté et autonomie

Comment jugez-vous la satisfaction de vos besoins de liberté et d’autonomie ? Pensez-vous avoir votre liberté de choix ou vous sentez-vous impuissant dans votre vie ? Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin d’autonomie ? A 0, pas du tout autonome, à 100, autonome et libre de vos choix. Si vous ne vous sentez pas autonome, vous pouvez être dans une dynamique de Victime.

Amour de soi et appartenance

Ces besoins évoluent fortement et peuvent paraître contradictoires. L’appartenance est un besoin plutôt enfantin. Plus vous avancez dans la vie, plus vous êtes seul et heureux de vivre en votre compagnie. Plus vous vous aimez, moins vous avez besoin de vous sentir innocent en appartenant à une communauté dans laquelle vous aurez « bonne conscience » en respectant ses règles.

Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin d’amour de soi ? A 0, pas du tout en paix, à 100, centré et en paix avec la vie, la célébrant souvent. Si vous ne vous aimez pas du tout, vous pouvez être Sauveur, si vous ne pensez pas appartenir, vous pouvez être Victime.

Deuil et célébration

Pensez-vous être en paix avec votre passé ? Certains stimuli vous font-ils toujours réagir aujourd’hui ? Vous sentez-vous lié à des personnes en particulier ? Votre bonheur dépend-il d’autrui ? De votre conjoint ? De vos enfants ? Avez-vous du mal à vous sentir en vie quand des personnes vont mal à vos côtés ? Ce besoin est intimement lié à la frustration, à faire le deuil de ce que vous auriez voulu avoir et que vous n’avez pas.

Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin de célébrer la vie ? A 0, pas du tout en paix, à 100, centré et en paix avec la vie, la célébrant souvent.

Avez-vous changé ?

Enfant, nous n’avons pas toujours le choix de ce que nous vivons, dépendant d’autrui pour vivre. Adulte, c’est différent. Avez-vous évolué dans votre réaction à la contrainte et à la frustration ?

Une rosace de diagnostic

Voici une rosace de triangle, reprenant les besoins et les émotions vécues :

triangle rosace2 Les besoins  de paix, d’autonomie et de célébrer la vie d’une personne « adulte » sont satisfaits, ceux d’un joueur professionnel ne le sont pas, pensant que la solution vient d’autrui.

Les sentiments d’une personne équilibrée émotionnellement sont la joie procurée par la satisfaction de ses besoins d’autonomie, de célébration et de faire le deuil, que la tristesse de la victime dépendante, de la colère du persécuteur qui n’est pas en paix ou de la peur du sauveur compulsif qui ne s’aime pas. De plus, les sentiments primaires ne durent pas, ceux des Joueurs psychologiques durent et se répètent régulièrement, comme dans un jeu…

Où vous situez-vous ?

Pour aller plus loin

Un petit livre de Christel Petitcollin qui vient de sortir chez Jouvence et que j’adore : Petit cahier d’exercices pour sortir du jeu : victime, bourreau, sauveur. Il vous montre les parades aux différents jeux.

Sur l’analyse transactionnelle et les jeux psychologiques :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Les émotions cachées du triangle dramatique

Au dernier stade de la psythérapie, vous êtes confronté aux émotions et aux scénarios d’autrui. Ceux-ci se déclinent souvent en mode victime, persécuteur et sauveur. Comment réagir et que dire dans ces cas-là ?

energie

Il est important, dans un premier temps, de sentir l’énergie de la personne, pour percevoir son jeu et son émotion cachée. Dans un deuxième temps, je déclinerais quelques stratégies « émotionnelles » que j’explore petit à petit afin de tester leur efficacité.

Quel est son niveau d’énergie ?

Il est plus judicieux de sentir l’énergie de la personne plutôt que de juger le scénario apparent. Dans le jeu de « la scène », la  personne en colère se pose en « victime ». Suivez donc l’énergie dans un premier temps.

Les émotions apparentes

Quelle énergie dégage la personne ? Vous pompe-t-elle votre énergie ? En déborde-t-elle ? Fait-elle les deux à la fois ? Où se situe-t-elle sur l’image suivante ?

VSP

  • Si elle est plutôt triste, elle est en mode victime.
  • Si elle est en colère, elle est en mode persécuteur.
  • Si elle est entre les deux, elle est en mode sauveur, triste pour la victime et en colère contre vous.

Et ces émotions ne sont pas primaires, elles en cachent d’autres….

Les émotions cachées

Dans un jeu, la personne joue et son émotion est dite secondaire ou racket, cachant une émotion sous-jacente. Voici les émotions cachées la plupart du temps pour nos joueurs patentés…

  • La personne en colère cache sa souffrance qui vient d’un besoin d’amour.
  • La personne triste cache sa colère et veut se venger de quelqu’un.
  • Le sauveur cache sa peur de ne pas supporter la souffrance d’autrui.

Comme le dit Bert Hellinger, le pire des persécuteurs est la victime qui est un « vampire émotionnel ».

Ajuster l’énergie de la personne

Voici quelques stratégies possibles que je teste en groupe de pratique ou en réel.

Baisser l’énergie du persécuteur

Il est essentiel de baisser l’énergie d’une personne en colère. Vous pouvez lui dire…

Je veux bien en parler avec toi quand tu seras plus calme.

Monter l’énergie de la victime

Vous pouvez lui montrer sa colère cachée en lui disant :

Tu es encore un peu en colère…

Notez le « un peu » sinon la victime dira sûrement non….

Le mystère du sauveur

C’est le plus difficile à mon avis, car il vit les 3 émotions à la fois. Dans un premier temps, vous pouvez lui dire….

Tu aurais fait différemment ?

Je cherche d’autres pistes que je n’ai pas encore testées, du genre « Tu as encore peur pour elle ? » ou « Tu es toujours en colère contre moi ? » Si vous avez des suggestions, je suis preneur.

Pour aller plus loin

Un petit livre de Christel Petitcollin qui vient de sortir chez Jouvence et que j’adore : Petit cahier d’exercices pour sortir du jeu : victime, bourreau, sauveur. Il vous montre les parades aux différents jeux.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

 

Comment changer de scénario ?

Cet article fait suite au précédent qui a décortiqué les 3 scénarios retenus : un scénario morbide et 3 scénarios issus du triangle dramatique de Karpmann : victime, sauveur et persécuteur. Un scénario est comme un chemin de vie sur lequel vous avancez et répétez le même comportement.ScénarioDans cet article, j’indiquerai des pistes pour prendre conscience de son scénario, être bien quand votre interlocuteur joue un scénario plus ou moins dramatique et comment l’aider.

Dans un premier temps, nous explorerons la dynamique familiale, souvent à l’origine du scénario. Dans un deuxième temps, nous verrons les besoins à satisfaire face à un joueur et quels besoins vous pouvez l’aider à contacter pour qu’il ait moins envie de jouer.

Les scénarios et les jeux

Pour sortir d’un scénario morbide ou répétitif, deux étapes sont essentielles : accepter de vivre, puis de grandir.

Accepter de vivre et de reprendre goût à la vie

Une personne qui dit « non » en permanence, « oui, mais » ou « non, mais » veut mourir inconsciemment. Quand elle dit non, elle dit non à elle-même et à sa vie. Le cas le plus courant est celui de la femme qui a avorté, qui veut expier, mourir inconsciemment et qui n’en n’a pas conscience. Les autres cas concernent la perte d’un être cher, un enfant, une frère ou une soeur, un ami, un parent, un oncle et toute personne de la famille que l’on veut inconsciemment rejoindre.

La solution consiste à regarder la personne à qui l’on a fait du tort dans le cas d’avortement ou de dénouer l’intrication familiale. Si de la peine est ressentie dans le cas d’avortement ou de la perte de l’être cher, des séances d’EMDR peuvent suffire. Sinon, les constellations familiales selon Bert Hellinger sont indispensables pour dénouer l’intrication.

Puis, une fois que vous avez accepté de savourer la vie, acceptez de grandir, d’être responsable de vos actes et de vos émotions.

Grandir

Les jeux de victime, persécuteur et sauveur sont une manière de se sentir innocent de ses réactions, de rester comme un enfant qui se plaint de ses parents, confondant son interlocuteur avec un de ses parents. Que faire ?

  • Une victime cherche à se venger avec bonne conscience. Quelquefois, elle ne veut pas se sentir redevable et se met en colère en faisant appel à sa bonne conscience en rendant l’autre responsable de son état. La solution consiste à le remercier s’il vous a fait un cadeau, à exprimer clairement votre demande si vous ne voulez pas vous sentir redevable. La plupart du temps, cette colère vient de la relation envers ses parents. Si vous imaginez votre père ou votre mère derrière vous, y a-t-il un des deux avec qui vous ne vous sentez pas en paix ? Si c’est le cas, venez en constellation familiale. Sinon, mettez à jour vos pensées pour les nettoyer et votre intention pour la clarifier quand vous vous sentez victime, accusé, attaqué, blessé, jugé, harcelé, humilié, insulté, maltraité, persécuté, dévalorisé, manipulé, trahi, trompé, négligé ou abandonné par quelqu’un.
  • Un persécuteur est jaloux de sa victime. Il aimerait prendre sa place inconsciemment. C’est ce qui est ressorti d’une constellation familiale sur le sujet. Une personne en colère contre une autre a souvent la pensée « tu n’as pas le droit de…. » Là encore, elle fait appel à sa bonne conscience pour faire le mal. Ainsi, des parents qui n’ont pas réussi à l’école auront tendance à exiger de leur enfant de réussir leurs études et auront du mal à supporter quand ils se distraient et profitent de la vie plutôt que de faire leurs devoirs.
  • Un sauveur a des difficultés à voir sa propre mort. Alors, il préfère voir et se préoccuper de celle des autres. Cette tendance est aussi suicidaire, tout comme celle de la victime. La solution ? Accepter d’être en paix avec sa mort et celle des autres. L’EMDR et les constellations familiales sont efficaces dans les deux cas. Comment être zen face à la souffrance de l’autre demande de la zénitude et d’être profondément connecté avec la vie.

Abordons maintenant le sujet de la personne qui se trouve en face d’un joueur professionnel.

Comment sortir des jeux dramatiques ?

Dans tous les cas, la personne qui joue un jeu psychologique ne cherche pas de solution à long terme. L’objectif est de lui mettre à la conscience son besoin et sa demande. Vous ne pouvez le faire que si vous êtes en paix.

Ne pas jouer

A chaque fois que vous ressentez un malaise face à une personne, pensez que vous êtes peut-être dans un jeu et qu’il est important de clarifier l’objectif. Pour cela, la communication bienveillante est un excellent outil. Quelle émotion vivez-vous ? Quels sont les besoins à satisfaire quand vous êtes en face d’un sommet du triangle ? Vous pouvez tout d’abord formuler clairement votre intention dont voici deux exemples :

  • J’aimerais continuer dans une relation d’adulte à adulte.
  • Serais-tu d’accord d’avoir une discussion qui amène une solution ?

Si vous n’y arrivez pas, ce qui arrive souvent, passez aux besoins.

Respecter ses besoins

Voici quelques besoins importants à contacter en face d’un joueur professionnel :

  • Se sentir léger et bienveillant face à une victime. Une victime rend responsable autrui, quand ce n’est pas vous, de sa souffrance. Il est alors important de contacter votre légèreté, votre énergie intérieure et de vous sentir innocent de son état. Quand elle vous reproche un événement passé, soyez bienveillant avec vous-même et revenez dans le présent.
  • Se sentir en sécurité émotionnelle face à un persécuteur et oser lui dire avec plus ou moins de douceur.
  • Se sentir libre de ses choix face à un sauveur. Accepter d’être adulte et responsable et choyez votre autonomie.

Cette liste n’est pas exhaustive, vous pouvez sûrement en trouver d’autres.

Comment aider autrui à sortir de son jeu ?

Deux solutions sont possibles : clarifier sa demande et l’aider à contacter ses besoins.

L’aider à formuler son intention

Quand vous faites cet exercice très délicat, vous lui faites préciser ce qu’il cherche inconsciemment. Vous pouvez ne pas lui poser cette question :

Veux-tu simplement argumenter ou trouver une solution ?

Et lui demander :

J’aimerais comprendre qu’elle est ton intention.

L’intention est l’objectif de la discussion : l’aider à trouver son besoin, lui proposer une solution, aller mieux grâce à une thérapie….

Aider autrui à contacter ses besoins

Voici les besoins les plus courants d’un joueur impénitent :

  • Une victime a besoin d’être en paix par rapport à un trauma personnel ou transgénérationnel. Dans le 2e cas, il est impossible de le résoudre hors une constellation familiale. Bert Hellinger conseille de ne rien donner à une victime, qui est un vampire d’énergie.
  • Un persécuteur a surtout besoin d’amour. Il souffre, il n’ose pas le demander. Si vous êtes en paix, voyez sa souffrance pour avoir de l’empathie. Alors, si vous pouvez lui en donner, allez-y.
  • Un sauveur voudrait bien prendre votre place. Il a besoin de reconnaissance et de se sentir utile. Alors dites-lui « tu as vraiment besoin de reconnaissance ? » Il est difficile pour une mère qui veut aider son fils de l’entendre lui dire qu’il n’a pas besoin d’elle, qu’il est assez grand pour se débrouiller tout seul.

De plus, si la personne a une tendance morbide, vous pouvez lui montrer la beauté de la vie pour qu’elle reprenne espoir. L’humour et la patience sont deux sacrées ressources dont vous pouvez user et abuser.

En conclusion

Soignez votre besoin de légèreté en face d’un joueur professionnel. Sentez-vous innocent de ses réactions, clarifiez l’intention et les besoins d’amour et de reconnaissance de votre interlocuteur. Essayez aussi de remplir un besoin d’équilibre pour que chaque partie reste indépendante de l’autre.

Pour aller plus loin

Les mêmes livres recommandés dans l’article précédent plus deux livres sur la communication :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Avez-vous conscience de votre scénario de vie ?

Nous pouvons avoir tendance à reproduire un même comportement, à rejouer les mêmes jeux, perdants ou gagnants, liés à un scénario de vie dont nous avons plus ou moins conscience.

JouerCet article fait le point sur les différents types de scénario, vous empêchant de vivre et de grandir, d’être un adulte conscient de sa vie et de sa mort. Un second vous montrera comment en sortir ou aider autrui à en sortir.

Accepter de vivre et de grandir

Beaucoup de scénarios sont morbides et finissent mal, mettant l’amour au-dessus de la vie, tels Roméo et Juliette. D’autres le sont moins et reflètent plus la dynamique d’un enfant qui veut rester petit et innocent, pour ne pas grandir et se sentir responsable de sa vie, confondant alors ses interlocuteurs avec ses parents.

Les scénarios morbides

Beaucoup d’histoires nous content la vie d’un « héros » qui meurt jeune ou tragiquement : Jésus meurt sur la croix en voulant sauver le monde, le Petit Prince préfère mourir, mordu par un serpent, Leonardo di Caprio meurt noyé dans Titanic, préférant sauver sa belle, Orphée meurt assassiné par les Erynies, Roméo et Juliette meurent ensemble, Tristan meurt en pensant à Yseult.

La plupart du temps, ce scénario vient d’une fidélité à une personne de son système familial. La personne se sacrifie pour autrui, mettant l’amour au-dessus de sa propre vie. Elle suit 3 dynamiques, révélées par Bert Hellinger :

  • « Je te suis ». La personne rejoint une personne qu’elle a ou non connue, un frère ou une soeur morte, un enfant, un conjoint, un membre de sa famille, les victimes de son père qui a envoyé le déluge, Orphée va aux Enfers rejoindre Eurydice qui s’est fait mordre par un serpent tout comme le Petit Prince qui « ne voit bien qu’avec le coeur », mais qui sacrifie sa vie inutilement…
  • « Moi, à ta place ». La personne veut sauver une personne vivante… ou morte. Elle pense ainsi, par son sacrifice, sauver une personne. C’est le thème du film « Breaking the waves« , une femme se sacrifiant pour que son mari sorte du coma ou de Titanic, le héros sauvant une belle suicidaire.
  • « J’expie ». Hercule, après avoir tué femme et enfant, est condamné à 12 travaux et finit brûlé et immortel, tout fils de Zeus qu’il est. Sur terre, l’homme qui a tué ou la femme qui a avorté expie son geste en souffrant inutilement, pensant rétablir un équilibre impossible avec sa victime.

D’autres comportements morbides sont possibles, allant des pensées suicidaires aux dépendances physiques ou psychologiques. La résolution de toutes ces dynamiques est opérée lors de constellations familiales ou d’EMDR si la personne a connu celle qu’elle veut sauver.

Les scénarios enfantins

Les jeux, au sens de l’analyse transactionnelle, sont des mini-scénarios de transactions reflétant une approche et une philosophie de vie. Ils sont très bien décrits à l’aide du triangle dramatique de Karpmann « Victime, persécuteur et sauveur ».

V, P, S Le triangle dramatique

Un jeu, selon Berne, se joue en plusieurs étapes et à plusieurs, chacun jouant un des rôles de victime (V), persécuteur (P) ou sauveur (S). Pour lui, l’objectif principal est d’éviter l’intimité. Voici quelques jeux classiques en Analyse Transactionnelle affublés de noms donnés par Eric Berne.

Des jeux de Victime

Le plus connu des jeux de Victime Oui, mais, qui, en réalité, s’appelle Pourquoi est-ce que vous ne ? Oui, mais, se joue avec un sauveur patenté. Voici un exemple d’Eric Berne :

  • Victime : mon mari tient à faire les réparations et ce n’est jamais bien.
  • Sauveur : pourquoi ne prend-il pas des leçons de bricolage ?
  • Victime : oui, mais, il n’a pas le temps.

Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement du sauveur s’il comprend qu’il s’est fait piéger…

Des jeux de Persécuteur

Voici plusieurs jeux de persécuteurs plus ou moins masqués décrits aussi par Eric Berne :

  • Dans le jeu Schlemiel, qui signifie rusé en yiddish, le persécuteur fait des dégâts chez sa victime potentielle (Schlemalz) et réussit à se faire pardonner sa maladresse. Cela lui permet de se sentir innocent à bon compte et prend place dans les jeux de sociétés.
  • Dans Battez-vous, le persécuteur envoie une bécasse, incitant autrui à parler d’un tiers et non d’elle. Il dit à sa victime ce qu’un tiers lui a dit, espérant ainsi déclencher une dispute. Eric Berne le classe dans les jeux sexuels, une femme montant ainsi deux hommes l’un contre l’autre pour la conquérir.

Un jeu très courant de persécuteur déguisé est celui qui avance en pseudo-sauveur tout en faisant appel à sa bonne conscience. Il se joue souvent sur les réseaux sociaux de développement personnel. Voici un exemple récent :

  • Une première personne se plaint de l’action d’un thérapeute en disant « il se met en colère et a un comportement odieux ». Elle joue donc le rôle d’une victime et fait appel à un sauveur connecté en demandant « Que pensez-vous de ce thérapeute qui ne nous donne aucune réponse ? » Ici, la bécasse est le thérapeute sur lequel risquent de se précipiter des internautes peu avertis.
  • Une deuxième personne connectée, qui refuse de rentrer dans son jeu, lui redonne sa responsabilité en lui demandant pourquoi elle continue et si les consultations sont gratuites.
  • Une troisième vient sauver la première en accusant la deuxième de ne « pas être sympa de demander si c’est gratuit à une personne qui a un souci ». Elle persécute la deuxième personne en se déclarant sauveuse de la première. Ainsi, elle reprend la colère de la première contre son thérapeute avec bonne conscience.

Nous constatons que ce jeu est sans fin, l’objectif étant de collectionner des « timbres », positifs ou négatifs, afin de se sentir exister. Malheureusement, cela ne résous jamais le problème.

Des jeux de sauveur

Il existe peu de jeux de sauveur. Eric Berne les classe dans les jeux du cabinet de consultation.  Ce jeu a naturellement besoin d’un partenaire patient victime / persécuteur qui montre ainsi que personne ne peut les sauver.

  • Dans J’essaie uniquement de t’aider, le bénéfice secondaire de l’assistant social est de se sentir « martyr » et innocent si la thérapie ne fonctionne pas.
  • Dans La serre, l’objectif est de parler de ses sentiments comme de plantes rares qu’il s’agit de contempler sans en chercher l’origine et comment prendre du recul pour raisonner. Je l’ai souvent vécu dans des groupes psys, surtout en séances de Rebirth et de Vittoz.

 Que pensez-vous de ce jeu ? Quand une personne pleure à vos côtés, courrez-vous à son secours pour faire preuve de compassion ?

Où en êtes-vous ?

Quel est votre scénario ? Est-il morbide ou dramatique ? Avez-vous tendance à vous sentir impuissant et innocent, à accuser autrui ou à sauver le monde ? J’aborderai dans un prochain article des pistes d’action pour sortir de ce triangle vicieux.

Pour aller plus loin

Sur l’analyse transactionnelle :

Sur les dynamiques des constellations familiales :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Réussir la relation d’aide

Quels sont les facteurs de réussite dans la relation d’aide ? Acceptez-vous d’être aidé ou d’aider autrui ? Quels critères guident vos choix ? La relation d'aideVoici quelques réflexions sur la relation thérapeutique, celles de David Burns, spécialiste de la thérapie cognitive, celles, systémiques, de Bert Hellinger, et celle de Joseph Campbell et de son héros. Vous aurez, enfin, mon expérience personnelle pour vous aider à définir vos propres critères.

1. L’empathie et la clarté de la relation d’aide

Deux paramètres sont essentiels pour David Burns, l’empathie et la clarté de l’objectif et de la méthode.

L’empathie

L’empathie est, selon Burns, la capacité du thérapeute à répondre à des questions gênantes du genre « J’ai l’impression que vous ne vous intéressez pas à moi. La seule chose qui vous intéresse est d’être payé ».

Il conseille alors au thérapeute de dire oui, d’exprimer le sentiment du client et de poser une question. Par exemple : « Il semble que vous avez l’impression que je ne m’intéresse pas à vous et que je suis plus intéressé à être payé qu’à vous aider. Cela peut être réellement choquant. Je me demande si je vous ennuie. Je sais que je serais aussi choqué si j’avais l’impression que quelqu’un profitait de moi pour s’enrichir. Pouvez-vous m’en dire plus ? »

La clarté

La clarté de l’objectif définit ce que le client veut concrètement modifier et l’accord sur la méthode et les outils utilisés et la demande éventuelle du thérapeute envers son client. Dans le cas de la thérapie cognitive prônée par Burns, deux outils sont essentiels, le journal d’humeur et des croyances associées et l’agenda, une planification des activités productives et satisfaisantes.

En tant que client, votre objectif et les moyens de l’atteindre sont-ils assez clairs ?

2. La règle d’équilibre de Bert Hellinger

L’inventeur des constellations familiales où l’on s’appuie sur le ressenti de représentants amène une vue systémique où influent l’image d’origine du client avec ses parents et une règle d’équilibre.

L’aide et le lien thérapeutique

Le thérapeute systémique réintègre les personnes exclues du système, en particulier les parents. Cette exclusion est pour lui l’origine de la dépression.

Pour observer les règles de l’aide (thérapeutique), nous devons d’abord observer que l’aide est systémique. Cela signifie que notre amour doit embrasser tout le système. Nous nous représentons le système et sentons où l’amour est le plus efficace et le plus nécessaire. Ensuite, on fait abstraction du client. C’est le pas difficile où on ne se laisse pas prendre par le client. En allant ainsi dans cet endroit, nous sommes libres intérieurement. Nous laissons aussi le client libre car il peut aller vers cette personne exclue.

Et la colère du client est salutaire. Elle lui permet de se séparer de ses parents… et du thérapeute. Pour Bert Hellinger, l’image originale de base du client et du thérapeute vient de la relation avec sa mère. Si le thérapeute est lié émotionnellement à son client, cela signifie qu’il le confond avec ses parents qu’il veut inconsciemment soigner et il en deviendra dépendant. Une seule solution, selon Bert Hellinger, arrêter l’aide.

L’équilibre entre donner et recevoir

Bert Hellinger a exposé 5 règles à respecter dans la relation d’aide.

  • Ne donner que ce que l’on a.
  • Accepter ce qui est.
  • Pas de relation parents enfants.
  • Le client appartient à une famille qui doit être honorée.
  • L’amour est pour tous les membres de la famille, sans jugement.

La relation est ainsi saine et équilibrée. Le thérapeute ne peut donner ce que le client n’a pas envie de prendre.

En tant que client, vous sentez-vous lié à votre thérapeute ? Vous sentez-vous quelquefois en colère contre lui ?

3. Les guides du héros de J. Campbell

Joseph Campbell a formalisé un voyage type du héros qui part à l’aventure et qui revient à la maison. Entre temps, il a osé franchir un seuil.

Joseph Campbell, tout comme Vladimir Propp, place deux types de guides, un avant le seuil, pour donner du courage au héros et un autre après le seuil, pour lui montrer le chemin.

Le thérapeute, comme guide, a ainsi 2 rôles, celui de donner du courage, en mettant à la conscience du client ses ressources, ce que préconise la PNL, et de lui montrer le chemin en lui donnant de l’information et en reformulant, ce que préconise l‘entretien motivationnel.

En tant que client, avez-vous besoin que l’on vous donne du courage ou des informations ?

4. Mon parcours : femmes en colère et fils à maman

Voici mes difficultés et comment je m’aide…

Les 3 défis rencontrés en tant que thérapeute

Voici les 3 difficultés principales que j’ai rencontrées.

  • La première était de rester zen en face de personnes qui voulaient mourir. Ces personnes, qui sont souvent dans la négation, rejettent ce que vous dites. Ce sont des personnes désespérées, dit Burns, qui donne dans son livre l’exemple de Sam, qui l’appelle avant une de ses interventions à la radio pour lui dire qu’il va se suicider. Il est alors important d’accepter son impuissance et de prendre de la distance, les 2 premières règles de Bert Hellinger. Vous pouvez imaginer leur mère derrière eux ou la vôtre derrière vous. Ainsi, vous évitez de rentrer dans une dynamique de sauveur victime persécuteur, typique du lien thérapeutique.
  • La deuxième était de trouver un comportement adéquat face à des femmes en colère. Cela m’arrive assez souvent avec des femmes qui ont avorté ou qui sont en colère contre leur mère. Dans cette dynamique, la mère se protège en se mettant en colère contre l’homme. Maintenant, je l’annonce au début de mon intervention en leur donnant le droit d’être en colère contre moi. De plus, j’imagine mon père derrière moi. En constellation, mon objectif est de réintégrer l’enfant et de donner de l’empathie à la mère en la faisant éventuellement s’appuyer sur une lignée maternelle.
  • La troisième était comment aider des « Fils à maman ». Ces personnes, identifiées à un partenaire précédent, un frère ou le père de leur mère, se croient tout permis, dit Bert Hellinger. Elles vont mal et vont même jusqu’à vouloir faire votre thérapie en vous donnant des conseils. Là aussi, je m’appuie sur mon père et visualise le père de ces personnes qu’elles rejettent inconsciemment. Quelquefois, je pense à mon fils pour être sûr de faire la différence avec mon client.

Dans tous les cas, j’essaie de progresser en m’appuyant sur les difficultés que je rencontre.

Une supervision est-elle nécessaire ?

Comment s’améliorer ? David Burns préconise de pratiquer des jeux de rôles par écrit ou avec un collègue thérapeute pour développer son empathie. Voici ma pratique.

  • En séance, je me connecte et fais de la scriptophanie pour moi-même ou pour le client afin de prendre du recul sur la relation.
  • En EMDR, nous avons un groupe régulier de supervision où les participants ont une expérience éclectique que j’apprécie.
  • En constellation familiale, il suffit de faire une constellation de supervision sur la relation thérapeutique.
  • Enfin, je profite de mon groupe de pratique de communication bienveillante pour trouver éventuellement mon besoin et celui du client dans un jeu de rôle.

Et, surtout, j’arrive à retrouver rapidement une paix intérieure, même si le client a annulé son rendez-vous sans me prévenir, en célébrant alors mon besoin insatisfait d’équilibre dans la relation.

5. Et pour vous ? Quels sont vos critères de choix ?

 Voici résumés les critères de réussite pour un client :

  • Votre objectif est-il clair ? Cherchez-vous du courage ou de l’aide pour franchir un seuil ?
  • Avez-vous confiance en lui ? Pouvez-vous parler de ce qui vous chiffonne ? Le sentez-vous « sans jugement » ?
  • Êtes-vous d’accord avec sa démarche et sa technique ? Avez-vous suffisamment d’information ? Osez-vous lui poser toutes les questions ?
  • Le thérapeute reformule-t-il suffisamment ce que vous dites ?  Vous sentez-vous entendus ?
  • Allez-vous mieux à la fin de la séance ? Vous sentez-vous libre d’arrêter les sessions quand vous voulez ?

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres critères ?

Pour aller plus loin

Voici les livres portant sur la relation d’aide et que j’ai bien aimé :

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.