Paroles d’experts

Voici quelques déclarations d’experts psychiatres ou psychologues auprès des tribunaux. J’ai sélectionné les déclarations les plus obscures.

Syndrome de Stockholm (Procès de Valérie Bacot)

Jeudi matin, c’était au tour des experts psychiatriques d’être appelés à la barre. Denis prieur, qui a entendu l’accusée de l’assassinat de son mari, est formel : « on constate un stress post-traumatique, de nombreuses des indices mettant en évidence une soumission, une emprise ». Il parle du « syndrome de la femme battue ». Certes, Valérie Bacot « n`exprime à aucun moment de rupture avec le réel », on ne peut donc pas parler « d’abolition de son discernement ». Pour le psychiatre, « l’épuisement émotionnel a enfermé Mme Bacot dans la certitude que seul ce geste pouvait sauver ses enfants ».

Laurence François, psychologue, a mis en lumière un des écueils du dossier régulièrement rappelé par l’avocat général. Valérie Bacot n’a pas porté plainte, n’a jamais averti personne : « elle était surveillée en permanence. C’était le règne de la terreur. » Avec le temps il est même possible qu’elle ait « fini par tolérer et même s’attacher » à son époux violent, une réaction caractéristique du « syndrome de Stockholm ». « Aucune échappatoire n’est laissée au sujet aliéné. La seule possibilité est de détruire le sujet aliénant », a conclu Denis Prieur face à la cour.

Nordhal Lelandais Le Monde 16 février 2022

Selon Magalit Ravit, qui l’a examiné à 6 reprises, « Il fonctionne sur un mode robot et évolue dans une très grande instabilité. Il a des carences affectives précoces. Il se situe dans une forte dépendance affective, peu conscient de ses vulnérabilités. Il conçoit sa vie affective avec une bouée de femmes.

Selon Raphaël Loiselot : « jusqu’à la dernière goutte de sang (découverte dans le coffre de sa voiture), il essayait de lutter. Après, il s’effondre. Cette réalité lui est imposée. » Il est à la fois psychopathe, pervers narcissique et présente des versants psychotiques. « C’est un triptyque que l’on rencontre rarement chez les criminels. Cela fait vingt ans que je fais des expertises, j’en ai rencontré deux. »

Selon François Danet, il a une « personnalité clivée de type pervers avec une part de sa personnalité qui a une possibilité de passage à l’acte hétéroagressive extrêmement élevée. Il n’était pas atteint d’un trouble psychique ou neuropsychique qui aurait aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. La dangerosité de M. Lelandais n’est pas une dangerosité psychiatrique, mais elle est de type criminologique, due à la dimension de perversité de la personnalité. »

Et l’intéressé a répondu « j’ai bien compris qu’il fallait faire un long travail et je m’y engage ».