Ce qu’il faut éviter « En thérapie » suite 4/7

Je me suis amusé à analyser la série d’Arte En thérapie. Voici les premiers dialogues des épisodes 16 à 20 et ce que l’on peut en déduire. Notre psy Calimero est toujours aussi fuyant face à ses clients, sauf avec Camille. Il ne sait toujours pas exprimer ses besoins, formuler ses demandes clairement. Il préfère … Lire la suite

Ce qu’il faut éviter « En thérapie » 2/7

Je me suis amusé à analyser la série d’Arte En thérapie. Voici les premiers dialogues des épisodes 6 à 10 et ce que l’on peut en déduire. En résumé, notre psy est comme un petit garçon face à ses clients, pris dans un lien thérapeutique. Il ne se débrouille pas mieux avec Charlotte sa femme, … Lire la suite

Quelles qualités pensez-vous posséder ?

Quand vous pensez à vous, à qui vous êtes, quelle image vous vient à l’esprit ? Vous aimez-vous ? Quelles qualités ou quelles non-qualités vous attribuez-vous ? Estimez-vous être patient ou impatient ? Pensez-vous être doux comme un agneau ou méchant comme un loup ?

Cattivo lupoDans cet article, je m’appuie sur le voyage du héros de Joseph Campbell et vous propose un modèle de vos qualités pour déterminer où vous en êtes de votre voyage. Dans un prochain article, je vous indiquerai comment modifier cette image de vous-même.

Vous êtes un héros qui part à l’aventure

Suivant l’états-unien Joseph Campbell et le russe Vladimir Propp, le héros franchit un seuil, part à l’aventure affronter un dragon et rencontrer son âme sœur. Puis, il revient à la maison pour expliquer à autrui le message qu’il a compris en chemin.

Beaucoup de films se fondent sur cette métaphore.

  • Le plus connu est Star Wars de Georges Lucas qui connaissait bien Campbell.
  • « Le magicien d’Oz » de Victor Fleming, est typique de cette métaphore de seuil : la jeune héroïne Dorothée, jouée par Judy Garland, suit la route de brique jaune (the yellow brick road) et, aidée de 3 personnages, comprend les qualités de courage, d’intelligence et de coeur, avant de retourner dans son Kansas chéri. Les scènes avant et après le seuil sont en noir et blanc et celles pendant le voyage sont en couleur, tout comme la route jaune.

Carol Pearson, une autre états-unienne, s’est inspirée des travaux de Joseph Campbell pour définir des archétypes de référence sur ce chemin héroïque.

Les 3 parties du voyage, avant et après le seuil

Le voyage de ce héros se déroule en 3 étapes :

  • Avant le voyage, il suit un appel ou une nécessité et part, courageux, franchir un seuil. Il peut avoir des guides qui l’aident à franchir le seuil.
  • Passé le seuil, il part à l’aventure, affronte son dragon pour obtenir sa belle, un trésor, un élixir, un message…
  • Ensuite, il rentre chez lui pour partager son expérience aux personnes de son entourage.

Le vrai héros, au sens de Campbell, revient à la maison. Carol Pearson a défini 12 archétypes sur le chemin, 4 à chaque étape. Avant le seuil, les archétypes sont l’innocent, l’orphelin le protecteur et le guerrier. Pendant le voyage, les archétypes sont l’aventurier, le destructeur, l’amant et le créateur. Après le voyage, notre héros devient souverain, magicien, sage et bouffon, tous recherchant à l’extérieur d’eux-même ce qu’ils possèdent à l’intérieur. Le dragon est une énergie cachée du héros.

Les qualités nécessaires en chemin

Voici le voyage illustré des qualités nécessaires à notre héros :

Voyage héros

  • Avant le départ, le (futur) héros planifie son voyage. Il a besoin d’énergie, de courage, de bienveillance envers lui-même, de créativité, de s’organiser et de courage. S’il prend du recul sur ce qu’il crée il peut le critiquer pour l’améliorer.
  • Pendant le voyage, il constate la réalité et s’adapte à son aventure. Il utilise les qualités précédentes… plus sa souplesse d’esprit, sa capacité d’apprentissage et être réaliste.
  • Enfin, après le voyage, il contribue au bien-être d’autrui en faisant preuve de sagesse, de bienveillance et de pédagogie.

Dans les 2 premières étapes, il a l’humilité d’accepter de l’aide de guides qui vont l’aider à franchir le seuil ou à lui donner des conseils pendant son voyage.

Quelles sont vos qualités ?

Voici une rosace reprenant les qualités précédentes, après le DÉPART et avant le SEUIL ALLER, pendant le voyage et après le SEUIL RETOUR.

Rosace qualitésFaites votre analyse

Sur la rosace précédente, passez en revue les qualités que vous pensez posséder et celles qui vous font défaut ou que vous voudriez améliorer. Notez où elles se trouvent par rapport à votre chemin héroïque.

  • Par exemple, je pense être intelligent, organisé, créatif et critique.
  • Je ne pense pas être toujours très patient et bienveillant avec autrui.

Notez ainsi vos points « forts » et vos points « moins forts ». Ils constituent votre « image de soi ». J’ai donc 2 qualités liées avant le voyage, une pendant le voyage et aucune au retour. Je suis un héros qui n’est pas totalement revenu…

Sur quels événements vous appuyez-vous ?

Dans les deux cas, cherchez quelques événements sur lesquels vous vous appuyez. Par exemple :

  • Je pense être intelligent parce que j’ai eu 18 au baccalauréat en Mathématiques, j’ai réussi un concours de grande école et suis diplômé d’une université américaine classée dans le top du classement de Shanghai.
  • Je ne pense pas être patient car je m’énerve quand quelqu’un change de sujet de conversation, quand il me parle d’énéagramme alors que je viens de lui présenter mon nouveau protocole de soins pour les personnes dépendantes.

Dans un autre article, nous changerons cette image…

En conclusion

Les qualités que vous pensez avoir ou non vous donnent votre image de vous-même et vous pouvez vous situer sur le chemin de Joseph Campbell, avant le seuil, pendant le voyage ou sur le chemin du retour.

Pour aller plus loin

Des livres sur le mythe du héros :

Des vidéos

Une heure sur le mythe du héros en anglais par Joseph Campbell :

Une vidéo, toujours en anglais, de Carol Pearson parlant du voyage du héros d’un mormon homosexuel en 12 étapes. Allez directement à la 36e minute et suivez les étapes.

Un petit diaporama sur quelques citations de Carol Pearson

Des sites

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Réussir la relation d’aide

Quels sont les facteurs de réussite dans la relation d’aide ? Acceptez-vous d’être aidé ou d’aider autrui ? Quels critères guident vos choix ? La relation d'aideVoici quelques réflexions sur la relation thérapeutique, celles de David Burns, spécialiste de la thérapie cognitive, celles, systémiques, de Bert Hellinger, et celle de Joseph Campbell et de son héros. Vous aurez, enfin, mon expérience personnelle pour vous aider à définir vos propres critères.

1. L’empathie et la clarté de la relation d’aide

Deux paramètres sont essentiels pour David Burns, l’empathie et la clarté de l’objectif et de la méthode.

L’empathie

L’empathie est, selon Burns, la capacité du thérapeute à répondre à des questions gênantes du genre « J’ai l’impression que vous ne vous intéressez pas à moi. La seule chose qui vous intéresse est d’être payé ».

Il conseille alors au thérapeute de dire oui, d’exprimer le sentiment du client et de poser une question. Par exemple : « Il semble que vous avez l’impression que je ne m’intéresse pas à vous et que je suis plus intéressé à être payé qu’à vous aider. Cela peut être réellement choquant. Je me demande si je vous ennuie. Je sais que je serais aussi choqué si j’avais l’impression que quelqu’un profitait de moi pour s’enrichir. Pouvez-vous m’en dire plus ? »

La clarté

La clarté de l’objectif définit ce que le client veut concrètement modifier et l’accord sur la méthode et les outils utilisés et la demande éventuelle du thérapeute envers son client. Dans le cas de la thérapie cognitive prônée par Burns, deux outils sont essentiels, le journal d’humeur et des croyances associées et l’agenda, une planification des activités productives et satisfaisantes.

En tant que client, votre objectif et les moyens de l’atteindre sont-ils assez clairs ?

2. La règle d’équilibre de Bert Hellinger

L’inventeur des constellations familiales où l’on s’appuie sur le ressenti de représentants amène une vue systémique où influent l’image d’origine du client avec ses parents et une règle d’équilibre.

L’aide et le lien thérapeutique

Le thérapeute systémique réintègre les personnes exclues du système, en particulier les parents. Cette exclusion est pour lui l’origine de la dépression.

Pour observer les règles de l’aide (thérapeutique), nous devons d’abord observer que l’aide est systémique. Cela signifie que notre amour doit embrasser tout le système. Nous nous représentons le système et sentons où l’amour est le plus efficace et le plus nécessaire. Ensuite, on fait abstraction du client. C’est le pas difficile où on ne se laisse pas prendre par le client. En allant ainsi dans cet endroit, nous sommes libres intérieurement. Nous laissons aussi le client libre car il peut aller vers cette personne exclue.

Et la colère du client est salutaire. Elle lui permet de se séparer de ses parents… et du thérapeute. Pour Bert Hellinger, l’image originale de base du client et du thérapeute vient de la relation avec sa mère. Si le thérapeute est lié émotionnellement à son client, cela signifie qu’il le confond avec ses parents qu’il veut inconsciemment soigner et il en deviendra dépendant. Une seule solution, selon Bert Hellinger, arrêter l’aide.

L’équilibre entre donner et recevoir

Bert Hellinger a exposé 5 règles à respecter dans la relation d’aide.

  • Ne donner que ce que l’on a.
  • Accepter ce qui est.
  • Pas de relation parents enfants.
  • Le client appartient à une famille qui doit être honorée.
  • L’amour est pour tous les membres de la famille, sans jugement.

La relation est ainsi saine et équilibrée. Le thérapeute ne peut donner ce que le client n’a pas envie de prendre.

En tant que client, vous sentez-vous lié à votre thérapeute ? Vous sentez-vous quelquefois en colère contre lui ?

3. Les guides du héros de J. Campbell

Joseph Campbell a formalisé un voyage type du héros qui part à l’aventure et qui revient à la maison. Entre temps, il a osé franchir un seuil.

Joseph Campbell, tout comme Vladimir Propp, place deux types de guides, un avant le seuil, pour donner du courage au héros et un autre après le seuil, pour lui montrer le chemin.

Le thérapeute, comme guide, a ainsi 2 rôles, celui de donner du courage, en mettant à la conscience du client ses ressources, ce que préconise la PNL, et de lui montrer le chemin en lui donnant de l’information et en reformulant, ce que préconise l‘entretien motivationnel.

En tant que client, avez-vous besoin que l’on vous donne du courage ou des informations ?

4. Mon parcours : femmes en colère et fils à maman

Voici mes difficultés et comment je m’aide…

Les 3 défis rencontrés en tant que thérapeute

Voici les 3 difficultés principales que j’ai rencontrées.

  • La première était de rester zen en face de personnes qui voulaient mourir. Ces personnes, qui sont souvent dans la négation, rejettent ce que vous dites. Ce sont des personnes désespérées, dit Burns, qui donne dans son livre l’exemple de Sam, qui l’appelle avant une de ses interventions à la radio pour lui dire qu’il va se suicider. Il est alors important d’accepter son impuissance et de prendre de la distance, les 2 premières règles de Bert Hellinger. Vous pouvez imaginer leur mère derrière eux ou la vôtre derrière vous. Ainsi, vous évitez de rentrer dans une dynamique de sauveur victime persécuteur, typique du lien thérapeutique.
  • La deuxième était de trouver un comportement adéquat face à des femmes en colère. Cela m’arrive assez souvent avec des femmes qui ont avorté ou qui sont en colère contre leur mère. Dans cette dynamique, la mère se protège en se mettant en colère contre l’homme. Maintenant, je l’annonce au début de mon intervention en leur donnant le droit d’être en colère contre moi. De plus, j’imagine mon père derrière moi. En constellation, mon objectif est de réintégrer l’enfant et de donner de l’empathie à la mère en la faisant éventuellement s’appuyer sur une lignée maternelle.
  • La troisième était comment aider des « Fils à maman ». Ces personnes, identifiées à un partenaire précédent, un frère ou le père de leur mère, se croient tout permis, dit Bert Hellinger. Elles vont mal et vont même jusqu’à vouloir faire votre thérapie en vous donnant des conseils. Là aussi, je m’appuie sur mon père et visualise le père de ces personnes qu’elles rejettent inconsciemment. Quelquefois, je pense à mon fils pour être sûr de faire la différence avec mon client.

Dans tous les cas, j’essaie de progresser en m’appuyant sur les difficultés que je rencontre.

Une supervision est-elle nécessaire ?

Comment s’améliorer ? David Burns préconise de pratiquer des jeux de rôles par écrit ou avec un collègue thérapeute pour développer son empathie. Voici ma pratique.

  • En séance, je me connecte et fais de la scriptophanie pour moi-même ou pour le client afin de prendre du recul sur la relation.
  • En EMDR, nous avons un groupe régulier de supervision où les participants ont une expérience éclectique que j’apprécie.
  • En constellation familiale, il suffit de faire une constellation de supervision sur la relation thérapeutique.
  • Enfin, je profite de mon groupe de pratique de communication bienveillante pour trouver éventuellement mon besoin et celui du client dans un jeu de rôle.

Et, surtout, j’arrive à retrouver rapidement une paix intérieure, même si le client a annulé son rendez-vous sans me prévenir, en célébrant alors mon besoin insatisfait d’équilibre dans la relation.

5. Et pour vous ? Quels sont vos critères de choix ?

 Voici résumés les critères de réussite pour un client :

  • Votre objectif est-il clair ? Cherchez-vous du courage ou de l’aide pour franchir un seuil ?
  • Avez-vous confiance en lui ? Pouvez-vous parler de ce qui vous chiffonne ? Le sentez-vous « sans jugement » ?
  • Êtes-vous d’accord avec sa démarche et sa technique ? Avez-vous suffisamment d’information ? Osez-vous lui poser toutes les questions ?
  • Le thérapeute reformule-t-il suffisamment ce que vous dites ?  Vous sentez-vous entendus ?
  • Allez-vous mieux à la fin de la séance ? Vous sentez-vous libre d’arrêter les sessions quand vous voulez ?

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres critères ?

Pour aller plus loin

Voici les livres portant sur la relation d’aide et que j’ai bien aimé :

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Vivez le voyage du héros avec des papiers au sol !

Le voyage du héros de Joseph Campbell se distingue par le franchissement d’un seuil et un retour à la maison. Comment utiliser cette métaphore dans le cadre d’une thérapie brève ?

En insistant sur le franchissement du seuil pour avancer. Voici une manière de l’utiliser avec des papiers au sol. Vous pouvez aussi utiliser cette métaphore en constellations familiales en prenant des représentants en chair et en os pour les concepts et non des papiers. Ce protocole a été inventé par Robert Dilts.

Le voyage du héros selon Campbell

Joseph Campbell est un mythologue qui a étudié de nombreux mythes et en a déduit un voyage standard du héros.

Quel est selon lui, le voyage type ?

Voici un résumé de son voyage.

  • Le héros entend un appel, une mission de vie qu’il peut accepter ou refuser.
  • S’il accepte cet appel, il est confronté à une limite, un seuil qu’il doit franchir.
  • Il peut trouver un guide qui lui donne du courage pour franchir le seuil. Il peut en trouver aussi sur sa route, qui lui montreront le chemin. Si le héros ne sait où aller, le guide ne sera pas en mesure de l’aider.
  • Il affronte alors un dragon qui l’effrayait. Il s’agit souvent d’une face cachée du héros, une part de lui-même non intégrée, une source d’énergie interne dont il n’avait pas encore conscience.
  • Il peut alors agir, achever la tâche, atteindre son objectif. C’est le climax, le graal, la belle...
  • Pour finir, il rentre chez lui, partage son histoire avec sa famille ou son clan, livrant ainsi à ses proches une compréhension nouvelle du monde, un nouveau message.

Douze étapes ont été retenues que vous pouvez trouver dans un texte en anglais.

Voici un dessin tiré de mon livre « Sur le chemin de l’âme » qui détaille ce chemin.

Passons à la partie pratique.

1. Choisissez le dragon et le seuil

La première question est : « de quoi as-tu peur ? » « Quel est ton dragon ? » Voici quelques réponses : de nager, de plonger, de me retrouver seul (e)…

La deuxième question est « Quel est ton seuil ? » Que dois-tu franchir pour affronter ton dragon ? Voici quelques réponses : une rivière, une montagne, un ravin… Si vous n’avez pas de réponses précises, peu importe, l’exercice fonctionne quand même.

2. Choisissez vos guides

Posez la question suivante : 

De quelles ressources as-tu besoin pour franchir le seuil ?

Ces ressources peuvent être le courage, la ténacité, la ruse, l’intelligence…

Ensuite, choisissez des guides qui vous apporteront ces ressources, un guide par ressource : David Crockett pour le courage, Indiana Jones pour la ténacité, Mac Gyver pour la ruse, etc.

Placez les papiers au sol ainsi.

Chaque papier représente un concept : héros, seuil, dragon et guide. Placez-les ainsi au sol.

Prenez les ressources données par les guides. Etes-vous prêt à avancer, à franchir le seuil et à être face au dragon ?

3. Franchissez le seuil

Avec toutes ces ressources, avez-vous franchi le seuil ?

  • Si oui, qu’avez-vous appris de votre voyage ? Qu’il est important d’avancer pas à pas ?
  • Si non, avez-vous besoin de ressources et de guides supplémentaires ? Vous pouvez recommencer jusqu’à ce que vous soyez prêt.

Retenez, le véritable héros revient à la maison !

Pour aller plus loin

Posez-moi des questions, je me ferai un plaisir de vous répondre.