Traiter les objections

Cet article fait suite aux deux précédents détaillant le protocole de Transformation Essentielle créé par Steve et Connirae Andreas. Nous abordons maintenant le traitement des objections, un genre de « oui, mais », comme dans le film d’Yves Lavandier.ouimais04Rappelons la première étape (A), décrite dans un article précédent, avant de traiter celle des objections, l’étape B.

Étape A : traiter TE1

Elle consiste à identifier la partie concernée, appelée TE1, et son état essentiel en montant l’échelle des besoins dans un premier temps, puis de la faire grandir en âge et dans le corps. Dans notre exemple, la partie « Trop manger » avait 8 ans, son état essentiel était de « s’aimer tel que l’on est » et avait accepté de grandir mais pas de se répandre dans le corps.

Étape B : traiter les objections des autres parties

Une partie (TEX) peut objecter à ce que TE1 grandisse ou une autre (TE4) à se répandre dans le corps (TE4). Elle sont représentées sur le schéma suivant :

Transformation2Sur ce schéma, TE2 a une objection à ce que TE1 grandisse, TE3 a une objection à ce que TE2 grandisse. Il est important de tout noter pour savoir à quelle étape de quelle partie on se situe. Dans notre exemple, nous avons TE4 qui objecte à ce que TE1 se répande dans tout le corps. J’espère que vous suivez et que vous n’avez pas d’objections.

Notre exemple d’objection

Dans notre exemple, une partie TE4 objectait à la partie TE1 responsable de manger « trop », dont l’état essentiel est « de s’aimer telle qu’elle », de se répandre dans le corps en disant :
Je voudrais que tout mon corps soit d’accord.
Appelons cette partie TE4 « congruence corporelle ». Recommençons le protocole, ce qui vous donne une révision méritée sur ce protocole : identifier la partie en la situant, monter l’échelle des besoins et lui demander si elle n’a pas d’objections à grandir.
  • Où es-tu ? Dans la tête.
  • Que veux-tu ? Préserver ton intégrité et ton unité.
  • Merci et… Y a-t-il quelque chose de plus important que cela ? Non. Nous sommes dans un des 5 états essentiels appelé Unité.
  • Il n’y a pas de descente de l’échelle des besoins car il n’y a pas d’objectif intermédiaire.
  • Quel âge as-tu ? Je suis adulte maintenant. Donc, pas besoin de la faire grandir….
  • Es-tu OK pour se répandre dans tout le corps ? Oui

Savourez alors ce nouvel état, l’unité, et revenez à la première partie TE1 pour la répandre dans tout le corps. Remettez-vous en contact avec la partie « Trop manger », la main sur l’estomac. Redemandez-lui si elle est ok pour se répandre dans tout le corps, là où vous l’aviez laissé « en plan », coincée dans votre estomac. Généralement, elle dit oui, sauf si une nouvelle partie se manifeste. Notez-la alors très consciencieusement et repartez pour un tour de protocole.

Es-tu d’accord pour te répandre dans tout le corps, consciente de ton état essentiel « s’aimer tel que l’on est » ? Oui.

Tout en remarquant où cette partie se répand dans votre corps, laissez-la inonder chaque cellule, nourrie et baignée par l’État Essentiel, de s’aimer tel que l’on est. Plus cet état rayonne à travers tout ton corps, plus il  devient fort dans son emplacement d’origine.

Redescendez l’échelle des besoins si vous voulez. Personnellement, je n’en vois pas toujours l’intérêt.

Et voilà, vous avez maintenant deux parties adultes, présentes dans tout le corps et congruentes. Il ne reste plus qu’à les « unifier » sur la ligne du temps.

La ligne du temps

L’objectif de cette étape est d’intégrer toutes ces parties afin de préserver votre unité. Sinon, vous risquez de parler de vous en petits morceaux de puzzle en disant : ce n’est pas moi, c’est mon enfant intérieur, mon parent nourricier… C’est un des dangers de l’Analyse Transactionnelle que vous pouvez corriger ainsi. Voici donc la suite :

  • Imaginez une ligne du temps où le passé est derrière et l’avenir devant. Survole ta ligne du temps en allant vers l’arrière, en remontant vers ton passé, jusqu’au moment précédant l’instant de ta conception …
  • Laisse-toi avancer sur cette ligne de la conception à aujourd’hui tout en ayant conscience que ces états essentiels étaient déjà présents (s’aimer totalement en ayant conscience de son unité) depuis le début.
  • Remarque bien, au niveau inconscient, comment ces états deviennent plus denses, plus riches, en se construisant et en s’amplifiant, alors que tout ton passé se colore grâce à ces états qui rayonnent à travers chacune de tes expériences, pendant que tu avances vers le présent. Etc, etc..
  • Laisse ces deux états essentiels se répandre dans le futur et le colorer.

Vous pouvez réitérez plusieurs fois de suite cette généralisation sur la Ligne du Temps. A chaque fois, faites-le de plus en plus rapidement pour l’ancrer, comme dans un swish de PNL. Et pensez à revenir au temps présent à la fin.

En résumé : unifier ses parties en ayant conscience de ses états essentiels

Vous avez vu comment identifier une partie, trouver son état essentiel, la faire grandir, traiter les différentes objections et unifier les états essentiels sur une ligne de vie…. Bravo !!! Il ne reste qu’une simple étape appelée « Réimpression de la ligne de temps parentale », objet du prochain et dernier article sur ce protocole…

Pour aller plus loin

Les parties ont été inventées par Virginia Satir et formalisées par Richard Bandler et John Grinder, les inventeurs de la PNL.

Le traitement des objections est plus simple en fin de séance d’EMDR. On demande simplement au client de scanner le corps avec sa nouvelle croyance. S’il y en a une, une stimulation bilatérale suffit le plus souvent. Sinon, vous pouvez tout simplement partir en traitement des objections en identifiant la partie qui objecte.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Connaissez-vous le protocole Transformation Essentielle ?

Ce protocole, inventé par Connirae et Steve Andreas, vous permet, en partant d’un comportement que vous voulez changer, de monter dans l’échelle de vos besoins pour vivre cinq états essentiels. Je vous conseille ce protocole exceptionnel, illustré par une photo que j’ai prise à l’île Maurice.

P1030361Le voici expliqué avec un exemple très courant. Je vous conseille vivement de le pratiquer, au moins la montée dans l’échelle des besoins, qui apporte un bien-être incroyable.

Les étapes du protocole

Voici un premier dessin du protocole indiquant le même état essentiel vécu « petit », « adulte » et « dans tout le corps ».

Transformation1Il s’agit de vivre un état « essentiel » désiré par une « partie » de soi, de la faire croître dans le temps et dans le corps. Les descentes sont là pour convaincre la partie d’abandonner sa stratégie actuelle et se consacrer à l’essentiel, vivre un état désiré, sans chichi. Dans cet article, nous le décomposerons d’abord en deux étapes, A. l’identification de l’état essentiel (1 et 2) et B la croissance (3, 4 et 5).

A chaque étape, il est possible qu’une objection se manifeste. Il est alors nécessaire de traiter la partie qui objecte pour revenir à la partie précédente. Et une nouvelle partie peut objecter pour grandir… Nous verrons ce protocole dans un article suivant.

A1. Trouver et ancrer l’état essentiel

Accueillir la partie responsable

Il est d’abord essentiel d’identifier cette partie et de l’accueillir avant de découvrir son intention positive et de monter la chaîne des objectifs. Remémorez-vous un moment où vous vivez ce comportement en clarifiant ce que vous voyez, entendez dans votre tête ou ressentez dans votre corps.

Par exemple, quand, le soir, je mange « trop », j’ai cette sensation de trop plein dans mon corps, je suis en face de mon assiette et « tu peux te faire plaisir » est dans ma tête. Cette partie de moi est dans mon estomac.

Mettez une main sur l’endroit où elle se situe dans votre corps et remerciez-la d’être présente, consciente de son intention positive.

 « Que veux-tu ? » ou l’intention positive d’un comportement

Tout comportement remplit une intention positive. C’est un postulat de la PNL. Dialoguez avec cette partie en ayant de la bienveillance pour elle. Posez-lui la question « Que veux-tu ? » et attendez sa réponse. Dans notre exemple, la réponse est :

Que tu ressentes du bien-être dans ton corps.

Remerciez-la de vous avoir répondu et « montez » dans l’échelle des besoins.

« Y a-t-il quelque chose de plus important ? » ou la chaîne des objectifs

Posez-lui alors la question : « Si tu as l’expérience de (l’intention positive ou l’objectif Intermédiaire de l’étape précédente), pleinement et complètement, que veux-tu, en ayant (cela) encore plus important et plus profond ? »

Que tu sois en paix avec toi.

Et continuez à monter sur l’échelle en prenant le temps de vivre l’objectif et posant la même question « Y a t-il quelque chose de plus important que XXX pour toi ? »

Que tu t’aimes pleinement tel que tu es.

« Y a t-il quelque chose de plus important que de t’aimer pleinement tel que tu es pour toi ? »

Non.

Quand elle répond non, cela signifie que vous êtes arrivés en haut de l’échelle, dans un état essentiel, un des cinq que vous avez dans l’article précédent.

« Quand tu as cet état essentiel… » ou vivre l’état essentiel et la descente

Prenez alors le temps de vivre cet état essentiel « s’aimer tel que l’on est » et redescendez l’échelle sur les deux barreaux « en paix » et « bien-être dans son corps » en posant les questions :

« Comment le fait de s’aimer tel que l’on est change l’objectif d’être en paix ? » Si je m’aime tel que je suis, je suis en paix.

« Comment le fait de s’aimer tel que l’on est change l’objectif de se sentir bien dans son corps ? » Si je m’aime tel que je suis, je prends soin de mon corps.

Ainsi, vous vérifiez que le besoin « s’aimer tel que l’on est » est supérieur aux deux autres et vous faites comprendre à cette partie qu’elle n’a pas besoin des étapes intermédiaires. Il ne reste plus qu’à la faire grandir.

A2 Grandir…

Première étape, lui demander « quel âge as-tu ? »

Huit ans

Puis lui demander si elle veut bien grandir tout en ayant les bénéfices de son évolution dans le temps avec l’état essentiel présent, en s’aimant telle qu’elle est.

Oui

Si cette partie vous dit non, lui demander son objection. Nous détaillerons ce cas dans un article suivant.

Grandir dans le temps

Invitez votre inconscient à laisser cette Partie évoluer à travers le temps, de son âge initial à l’âge actuel. Vous pouvez ajouter « Tu peux laisser ceci se faire maintenant. Laisse cette Partie de toi te faire savoir quand elle aura atteint ton âge actuel. » Il est important à cette étape de bien être conscient de l’état essentiel cible de cette partie. Il peut y avoir des étapes clés :

  • A 15 ans, je commence à être boutonneux. Je peux néanmoins garder à l’esprit que suis conscient que je peux m’aimer tel que je suis.
  • A 21 ans, quand je culpabilise de ne pas aider des personnes qui font du travail pour moi. Je peux néanmoins garder à l’esprit que je peux m’aimer tel que je suis.

Arrivé à aujourd’hui, vous pouvez redescendre l’échelle ou impliquer tout le corps.

Grandir dans l’espace

Situez où se trouve cette partie (dans l’estomac dans l’exemple) et invitez-la à se répandre dans le corps, pour faire l’expérience un peu plus pleinement, surtout si elle se situe à l’extérieur au début. Dans notre exemple, l’objection est :

Je voudrais être sûr que tout mon corps est d’accord.

Une objection signifie qu’une autre partie est à l’affut, une partie que l’on pourrait appeler congruence. Nous aborderons la transformation de cette partie dans un autre article.

Redescendre la chaîne des objectifs

Maintenant qu’elle a votre âge et qu’elle se trouve dans tout votre corps, redescendez l’échelle. « En quoi le fait d’avoir déjà (l’Etat Essentiel) comme manière d’être, transforme-t-il ou enrichit-il (l’Objectif Souhaité) ? » Les deux étapes étaient « Être en paix » et « Être bien dans son corps ».

En résumé

Voici les 2 premières étapes résumées :

  • A. Vous avez vu comment identifier un état essentiel par la première question « que veux-tu ? » et « Y a-t-il quelque chose de plus important ? » pour grimper l’échelle. Puis vous êtes descendu de l’échelle pour vous assurer que cet état est vraiment primordial et atteignable directement.
  • B. Vous avez fait grandir dans le temps et dans l’espace afin de « réunifier » cette partie avec vous, pour éviter de rester dissocié, comme avec un enfant à l’intérieur de vous qui ne veut pas devenir adulte.

Vous n’avez pas vu le « oui, mais »… Ce sera pour un prochain article.

Pour aller plus loin

Les parties ont été inventées par Virginia Satir et formalisées par Richard Bandler et John Grinder, les inventeurs de la PNL.

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Cinq états essentiels

Identifiés par Steve et Connirae Andreas dans leur livre Transformation essentielle, voici 5 états de références que j’ai revisités personnellement, en correspondance avec les besoins de la CNV.

Etoile

Voici les 5 états nommés par Steve et Connirae : Être, paix intérieure, amour, sentiment d’être bien, unité. Ils sont à chaque fois illustrés par une citation extraite de leur livre. J’ai pris le parti d’assimiler ces « états essentiels » à des besoins au sens de la Communication NonViolente de Marshall Rosenberg. Cet article sera suivi d’un autre portant sur le protocole en entier.

Être, se sentir plein de vie

Les étoiles brillent, l’herbe pousse, les hommes respirent : tel celui qui trouve un trésor et dit « Ah ! » mais le trésor est l’essence. Avant que l’homme ne parlât, le trésor était là; après avoir parlé, il le ramasse, trésor inépuisable. Robinson JEFFERS.

Selon les auteurs, cet état est celui d’être conscient de sa propre présence, synonyme de « présence », « plénitude », « harmonie », une expérience et non une croyance de qui je suis.

J’aimerais le rapprocher de l’expérience de se sentir en vie, plein d’énergie de vie, conscient de l’abondance et de la richesse de la vie, quelquefois un besoin de sens

Paix intérieure

Si nous sommes incapables de sourire, alors, le monde ne connaîtra pas la paix. Ce n’est pas en manifestant contre les missiles nucléaires que nous apporterons la paix. C’est par notre capacité de sourire, de respirer et d’incarner la paix que nous pourrons faire la paix. THICH NHAT HANH

Ce besoin est plus simple à comprendre. Être en paix, même quand tout s’agite autour de vous, quand vous écoutez les nouvelles à la radio, est un besoin important à cultiver.

Amour

Laisse le disciple cultiver l’amour incommensurable envers tout être. Laisse-le le cultiver envers le monde entier, vers les quatre points cardinaux, un coeur débordant d’amour sans bornes … Car partout dans le monde, cet état d’être du coeur est le meilleur. BOUDDHA

Ce besoin courant est très ambigu. Steve écrit « aimer et être aimé, quand une partie de moi aime une autre partie de moi« . Il est important que ce besoin d’amour soit orienté vie et non morbide comme Roméo et Juliette où ils meurent tous les deux à la fin.

Être bien, s’aimer

C’est se sentir bien à un niveau profond, tel que je suis. En accord avec nous-même, au delà de tout jugement. Steve Andreas

Au-delà de tout jugement ? Je pense que c’est s’aimer tel que l’on est, humain et mortel, et accepter une certaine intimité avec soi et, surtout d’être capable de se pardonner en pensant que l’on a toujours fait du mieux que l’on pouvait.

Unité, connexion, spiritualité

Dessillez vos yeux et vous verrez que vous êtes beaucoup plus que ce que vous imaginez. Vous êtes le monde, vous êtes l’univers; vous êtes à la fois vous-même et tout le monde aussi ! Tout ça, c’est le merveilleux dessein de Dieu. Réveillez-vous, retrouvez vôtre sens de l’humour… Vous êtes déjà libre ! Dan MILLMAN

Steve reprend les termes de « connexion spirituelle », « être inondé(e) de lumière », « grâce », « unité avec Dieu », « Nirvana ». Je retiendrais plus le mot connexion, qui peut se retrouver seul, dans la nature, à deux, préconisée par la CNV ou dans un groupe bienveillant ou spiritualité. C’est mon premier besoin !!!

Pour aller plus loin

Sur les besoins

Autres…

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Comment trouver un besoin supérieur à l’intention positive d’une addiction

Dans le protocole que j’ai inventé pour traiter les addictions, la première phase est de trouver un besoin supérieur à l’intention positive du comportement.Une échelle de valeursJe connais 2 chemins pour y arriver. Je voudrais donner ici quelques exemples après avoir éclairci le concept de hiérarchie ou d’échelle des besoins.

L’échelle des besoins

A l’intérieur de chacun existe une échelle des besoins, nommée « heterarchie » par Steve Andreas, car cette hiérarchie peut changer en fonction du temps.

Dans le cas d’une addiction nous avons 2 besoins apparents, celui qui nous pousse à continuer, l’intention positive du comportement et celui qui fait que l’on aimerait arrêter. Ce dernier besoin est « inférieur » à l’intention positive, ce qui fait que l’addiction est toujours présente, bien malgré nous…. Intéressons-nous à celle qui nous fait réagir dans l’urgence.

Le besoin couvert par l’addiction

Un comportement, quel qu’il soit, a toujours une intention positive. Voici quelques exemples liés à des addictions courantes :

  • Fumer permet de calmer sa colère.
  • Boire permet de partager de bons moments et de noyer son chagrin.
  • Manger permet de se faire plaisir.
  • Manger et vomir permet d’être en paix avec ses 2 parents.
  • Faire un geste répétitif permet de s’apaiser, de se rassurer.

L’objectif d’une addiction est souvent de se sentir en paix, le geste physique calmant ce qui se passe dans la tête. Malheureusement, ce comportement est souvent nuisible à la santé à long terme. Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ? Parce que le besoin couvert par l’addiction est supérieur à la motivation d’arrêter, qui entraîne un conflit interne.

La résolution du conflit interne

Ce conflit vient du fait que le besoin couvert par l’envie d’arrêter (être en bonne santé, se sentir libre, avoir du temps pour soi, économiser de l’argent) est « inférieur » au besoin couvert par l’addiction. Comment résoudre ce conflit ? En trouvant un (super) besoin supérieur au plus élevé des deux, à l’intention positive du comportement, en montant sur l’échelle.

Comment trouver ce super besoin ?

Voici 2 pistes pour trouver ce super besoin et une technique pour valider votre choix :

As-tu, un jour ?

Voici la question, posée par Robert Dilts, que vous pouvez lire plusieurs fois pour bien la comprendre :

As-tu, un jour, accepté de faire quelque chose alors que ton besoin de X n’était pas satisfait ?

En reprenant les exemples précédents, voici les questions correspondantes :

  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu n’étais pas en paix ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que cela ne te faisait pas plaisir ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu ne te sentais pas en sécurité ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose en renonçant à ton besoin de partage ?

Les situations trouvées sont diverses. C’est souvent lors d’un passage d’examen difficile, pour faire plaisir aux parents, pour donner du sens à sa vie, ou quand vous faites quelque chose pour autrui, aller voir vos parents alors que cela ne vous enchante pas, se lever la nuit pour vos enfants alors que vous n’êtes pas en paix…. Trouvez alors le besoin couvert par cette action. En voici quelques-uns :

  • Contribuer au bien-être d’autrui.
  • Donner du sens à sa vie.
  • Se faire confiance.
  • Reconnaissance.
  • Se sentir en vie.
  • S’aimer comme l’on est.

Il est quelquefois possible de trouver un besoin encore supérieur, de continuer à grimper sur l’échelle. Cette méthode n’est pas la seule, en voici une deuxième.

Une deuxième méthode pour connaître son échelle des besoins

Cette technique provient de la PNL et fait partie du protocole Transformation essentielle cité en bibliographie. Rentrez dans la sensation physique d’un besoin et posez-vous la question « Y a-t-il quelque chose de plus important ? » Pour ceux qui dialoguent facilement avec eux-même, cette technique est plus rapide. Voici quelques exemples :

  • Y a-t-il quelque chose de plus important que la sécurité émotionnelle ? Me sentir en paix.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que le plaisir ? Me sentir bien dans mon corps.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que me sentir en vie ? Être en paix avec ma vie.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que partager ? Être bien avec moi.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que être en paix ? Être en paix avec ma vie.

Quand un même besoin revient souvent, il est probable qu’il soit primordial pour vous.

Quand vous hésitez entre 2 besoins

Si vous hésitez pour savoir quel est le plus important, imaginez une planète où tout le monde remplit un des deux besoins et choisissez sur laquelle vous aimeriez vivre.

  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde échange ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde se sent en sécurité ou tout le monde s’aime ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde partage ou tout le monde est en paix ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde contribue au besoin d’autrui ?

Vous pouvez ainsi affiner la place des barreaux de votre échelle.

Pour aller plus loin

Quelques livres :

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Avez-vous conscience de votre scénario de vie ?

Nous pouvons avoir tendance à reproduire un même comportement, à rejouer les mêmes jeux, perdants ou gagnants, liés à un scénario de vie dont nous avons plus ou moins conscience.

JouerCet article fait le point sur les différents types de scénario, vous empêchant de vivre et de grandir, d’être un adulte conscient de sa vie et de sa mort. Un second vous montrera comment en sortir ou aider autrui à en sortir.

Accepter de vivre et de grandir

Beaucoup de scénarios sont morbides et finissent mal, mettant l’amour au-dessus de la vie, tels Roméo et Juliette. D’autres le sont moins et reflètent plus la dynamique d’un enfant qui veut rester petit et innocent, pour ne pas grandir et se sentir responsable de sa vie, confondant alors ses interlocuteurs avec ses parents.

Les scénarios morbides

Beaucoup d’histoires nous content la vie d’un « héros » qui meurt jeune ou tragiquement : Jésus meurt sur la croix en voulant sauver le monde, le Petit Prince préfère mourir, mordu par un serpent, Leonardo di Caprio meurt noyé dans Titanic, préférant sauver sa belle, Orphée meurt assassiné par les Erynies, Roméo et Juliette meurent ensemble, Tristan meurt en pensant à Yseult.

La plupart du temps, ce scénario vient d’une fidélité à une personne de son système familial. La personne se sacrifie pour autrui, mettant l’amour au-dessus de sa propre vie. Elle suit 3 dynamiques, révélées par Bert Hellinger :

  • « Je te suis ». La personne rejoint une personne qu’elle a ou non connue, un frère ou une soeur morte, un enfant, un conjoint, un membre de sa famille, les victimes de son père qui a envoyé le déluge, Orphée va aux Enfers rejoindre Eurydice qui s’est fait mordre par un serpent tout comme le Petit Prince qui « ne voit bien qu’avec le coeur », mais qui sacrifie sa vie inutilement…
  • « Moi, à ta place ». La personne veut sauver une personne vivante… ou morte. Elle pense ainsi, par son sacrifice, sauver une personne. C’est le thème du film « Breaking the waves« , une femme se sacrifiant pour que son mari sorte du coma ou de Titanic, le héros sauvant une belle suicidaire.
  • « J’expie ». Hercule, après avoir tué femme et enfant, est condamné à 12 travaux et finit brûlé et immortel, tout fils de Zeus qu’il est. Sur terre, l’homme qui a tué ou la femme qui a avorté expie son geste en souffrant inutilement, pensant rétablir un équilibre impossible avec sa victime.

D’autres comportements morbides sont possibles, allant des pensées suicidaires aux dépendances physiques ou psychologiques. La résolution de toutes ces dynamiques est opérée lors de constellations familiales ou d’EMDR si la personne a connu celle qu’elle veut sauver.

Les scénarios enfantins

Les jeux, au sens de l’analyse transactionnelle, sont des mini-scénarios de transactions reflétant une approche et une philosophie de vie. Ils sont très bien décrits à l’aide du triangle dramatique de Karpmann « Victime, persécuteur et sauveur ».

V, P, S Le triangle dramatique

Un jeu, selon Berne, se joue en plusieurs étapes et à plusieurs, chacun jouant un des rôles de victime (V), persécuteur (P) ou sauveur (S). Pour lui, l’objectif principal est d’éviter l’intimité. Voici quelques jeux classiques en Analyse Transactionnelle affublés de noms donnés par Eric Berne.

Des jeux de Victime

Le plus connu des jeux de Victime Oui, mais, qui, en réalité, s’appelle Pourquoi est-ce que vous ne ? Oui, mais, se joue avec un sauveur patenté. Voici un exemple d’Eric Berne :

  • Victime : mon mari tient à faire les réparations et ce n’est jamais bien.
  • Sauveur : pourquoi ne prend-il pas des leçons de bricolage ?
  • Victime : oui, mais, il n’a pas le temps.

Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement du sauveur s’il comprend qu’il s’est fait piéger…

Des jeux de Persécuteur

Voici plusieurs jeux de persécuteurs plus ou moins masqués décrits aussi par Eric Berne :

  • Dans le jeu Schlemiel, qui signifie rusé en yiddish, le persécuteur fait des dégâts chez sa victime potentielle (Schlemalz) et réussit à se faire pardonner sa maladresse. Cela lui permet de se sentir innocent à bon compte et prend place dans les jeux de sociétés.
  • Dans Battez-vous, le persécuteur envoie une bécasse, incitant autrui à parler d’un tiers et non d’elle. Il dit à sa victime ce qu’un tiers lui a dit, espérant ainsi déclencher une dispute. Eric Berne le classe dans les jeux sexuels, une femme montant ainsi deux hommes l’un contre l’autre pour la conquérir.

Un jeu très courant de persécuteur déguisé est celui qui avance en pseudo-sauveur tout en faisant appel à sa bonne conscience. Il se joue souvent sur les réseaux sociaux de développement personnel. Voici un exemple récent :

  • Une première personne se plaint de l’action d’un thérapeute en disant « il se met en colère et a un comportement odieux ». Elle joue donc le rôle d’une victime et fait appel à un sauveur connecté en demandant « Que pensez-vous de ce thérapeute qui ne nous donne aucune réponse ? » Ici, la bécasse est le thérapeute sur lequel risquent de se précipiter des internautes peu avertis.
  • Une deuxième personne connectée, qui refuse de rentrer dans son jeu, lui redonne sa responsabilité en lui demandant pourquoi elle continue et si les consultations sont gratuites.
  • Une troisième vient sauver la première en accusant la deuxième de ne « pas être sympa de demander si c’est gratuit à une personne qui a un souci ». Elle persécute la deuxième personne en se déclarant sauveuse de la première. Ainsi, elle reprend la colère de la première contre son thérapeute avec bonne conscience.

Nous constatons que ce jeu est sans fin, l’objectif étant de collectionner des « timbres », positifs ou négatifs, afin de se sentir exister. Malheureusement, cela ne résous jamais le problème.

Des jeux de sauveur

Il existe peu de jeux de sauveur. Eric Berne les classe dans les jeux du cabinet de consultation.  Ce jeu a naturellement besoin d’un partenaire patient victime / persécuteur qui montre ainsi que personne ne peut les sauver.

  • Dans J’essaie uniquement de t’aider, le bénéfice secondaire de l’assistant social est de se sentir « martyr » et innocent si la thérapie ne fonctionne pas.
  • Dans La serre, l’objectif est de parler de ses sentiments comme de plantes rares qu’il s’agit de contempler sans en chercher l’origine et comment prendre du recul pour raisonner. Je l’ai souvent vécu dans des groupes psys, surtout en séances de Rebirth et de Vittoz.

 Que pensez-vous de ce jeu ? Quand une personne pleure à vos côtés, courrez-vous à son secours pour faire preuve de compassion ?

Où en êtes-vous ?

Quel est votre scénario ? Est-il morbide ou dramatique ? Avez-vous tendance à vous sentir impuissant et innocent, à accuser autrui ou à sauver le monde ? J’aborderai dans un prochain article des pistes d’action pour sortir de ce triangle vicieux.

Pour aller plus loin

Sur l’analyse transactionnelle :

Sur les dynamiques des constellations familiales :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Comment booster votre « image de soi » ?

Votre « image de soi » est comme un tableau intérieur conçu petit à petit, fait de différentes parties colorées, tout comme celui de Francine Andrès, que j’aime bien, qu’elle a intitulé « Merci la vie ».

Merci la vieIl est construit à partir de votre bibliothèque personnelle, faite d’événements passés justifiant cette image, que vous jugez comme étant des qualités ou des défauts.

Dans cet article, vous allez choisir une de vos qualités et la pousserez à fond en parcourant votre bibliothèque personnelle, en choisissant un de vos livres que vous aimez bien pour augmenter votre bien-être quand vous évoquerez cette qualité.

Choisissez une de vos qualités

Fermez les yeux et pensez à une qualité que vous possédez.

  • Pensez-vous être curieux, gentil, enjoué, équilibré, amusant, sensuel, intelligent, consciencieux, en bonne santé, courageux, organisé, séducteur, loyal, créatif, sage, passionné, aventurier…. ?
  • Quand vous pensez par exemple, « je suis intelligent », en êtes-vous sûr et certain ?
  • Choisissez une qualité que vous êtes sûr de posséder.

Ouvrez les yeux et notez cette qualité.

J’hésite entre curieux, créatif et intelligent. Je choisis curieux.

Parcourez votre bibliothèque intérieure

Refermez les yeux en pensant à cette qualité et laissez venir à vous des images ou des films du passé répondant à la question « Comment je sais que je suis… (intelligent dans notre cas) ? Ensuite, répondez aux questions suivantes :

  • Que voyez-vous ? Qu’entendez-vous ? Que ressentez-vous ?
  • Comment vous représentez-vous quand vous vivez cette qualité ?
  • Comment s’assemblent ces différences expériences ? Combien d’exemples obtenez-vous ? Sont-ils les uns derrière les autres ou simultanés ? Sont-ils plutôt visuels, auditifs ou kinesthésiques ? Sont-ils associés les uns aux autres ?
  • Comment savez-vous s’ils sont consistants et réels ? Par leur emplacement, leur taille, leur luminosité, leur niveau sonore ?

Voilà, vous avez construit votre bibliothèque de référence concertant cette qualité. Voici une photo d’une des plus vieilles d’Europe, à Salamanque.

bibliotheque

Dans l’exemple de la curiosité, voici mes différentes scènes :

  • Je me vois dans une librairie en train de laisser mon regard aller dans les livres. Je me vois choisir un livre, aller chez moi, le lire et en faire un résumé.
  • Voyager en Inde dans la rue avec le bruit.
  • Apprendre l’espagnol chez moi.

Ces trois images font appel au visuel (dans la librairie), à l’auditif (en Inde et chez moi) et au kinesthésique quand j’écris le résumé du livre. Dans mon imagination, je les vois plutôt dans un meuble bas, en bas à droite, ce qui me permet de dégager l’horizon devant moi.

Plongez dans un livre qui vous plaît

 Choisissez un livre parmi ceux qui vous paraissent le plus « réel » et consistant. Ouvrez-le et rentrez dedans.

  • Changez de position perceptuelle pour voir la scène d’un autre oeil.
  • Votre scène est-elle réelle ou symbolique ?
  • Pouvez-vous ajouter ou retirer certains détails ?

Ressortez du livre pour vérifier son impact sur le ressenti de votre qualité. Comment pouvez-vous le résumer en terme de VAKO ?

 Parmi les différentes scènes, celle qui me parait la plus consistante est la première. Je suis associé au personnage, cette scène est réelle. Quels détails puis-je modifier pour me sentir encore plus curieux ?
J’apprécie tout particulièrement la ténacité et le déroulé dans le temps. Je peux me voir encore plus « intuitif », laissant mon regard aller dans les différents livres, en rajoutant le « vécu intérieur » de ma curiosité, attiré par le monde extérieur qui brille encore plus.
Je le résume en : « je ressens à l’intérieur de moi la beauté du monde extérieur qui m’attire ».

Réarrangez votre bibliothèque

Ressortez de votre livre et ajoutez votre vécu aux autres scènes. D’autres scènes peuvent-elles répondre à ce nouveau vécu ? Réorganisez votre bibliothèque en la réaménageant ou en rajoutant d’autres détails.

Première scène en Inde : je baisse le bruit pour ressentir la beauté du lieu.
Deuxième scène : apprendre l’espagnol. Cette scène ne m’intéresse plus.
Une autre scène qui me plaît : la beauté d’un paysage quand je conduis en voiture, en Islande ou le long de la côte ouest des USA.
Je la rajoute et ma « bibliothèque » devient plus lumineuse, inondée de soleil.
Quand je pense « curieux » je vois ma bibliothèque inondée de soleil.

En conclusion : changez votre image de soi en changeant vos références

 Vous pouvez renforcez ainsi le vécu de vos qualités en parcourant les scènes les plus significatives. Nous verrons plus tard comment changez le vécu des qualités que vous ne pensez pas posséder.

Pour aller plus loin

Cette technique se sert du VAKO et des sous-modalités de la PNL. Je me suis beaucoup inspiré du livre en anglais de Steve Andreas Transforming Your Self: Becoming Who You Want to Be. Ses autres livres en français, Au coeur de l’esprit et Transformation essentielle,sont des livres de base de la PNL. Ce furent mes livres de chevet pendant mes premières années de pratique d’hypnose et de PNL.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Comment nettoyer ses pensées automatiques

Dans la thérapie cognitive, toutes nos émotions proviennent des pensées que nous générons inconsciemment face à un événement stimulus. Ces pensées, surtout quand elles sont automatiques, ont de fortes chances d’être fausses. Elles ne s’appuient pas sur notre cerveau cognitif mais sur notre cerveau limbique.rubix-cubeDavid Burns a identifié 10 « distorsions cognitives » de ces pensées automatiques. Les voici reclassées dans leur ordre d’apparition, celles qui sont liées à l’événement stimulus et celles qui tirent des conclusions fausses. Après les avoir passées en revue, nous déterminerons une stratégie gagnante favorisant l’action pour aller de mieux en mieux, en étant plus responsable de notre état et de nos pensées.

Déformer l’événement stimulus

Prenons l’exemple suivant : vous vous promenez au marché et, après une discussion avec un ami, vous croisez un collègue qui ne vous reconnait pas. Comment ne pas profiter de cet événement ?

  • Commencez à filtrer l’événement : « oubliez » l’ami précédent pour ne retenir que le collègue qui ne vous a pas salué. Vous rejetez ainsi le positif pour laisser sa pleine place au négatif.
  • Ensuite, déformez cet événement par ce que Burns appelle un raisonnement émotif : vous avez « senti » que ce collègue cherchait à vous éviter, car il regardait ailleurs.

Maintenant, après avoir filtré et déformé la réalité et retenu ce que vous vouliez voir, passez aux (fausses) conclusions, celles qui vous éviteront d’agir.

Pour en tirer des conclusions fausses

Il est alors important de respecter la croyance essentielle de votre système de pensée automatique, décrite par Kahneman « ce que je vois est tout ce qui existe », pour éviter de réfléchir posément et de juger, autrui ou vous-même, pour rester dans un rôle de victime impuissante.

  • Jugez autrui en interprétant ses pensées : mon collègue ne m’aime pas et trouve que ma conversation est ennuyeuse, ou en l’étiquetant au passage « il a vraiment un sale caractère ».
  • Généralisez votre conclusion pour renforcer votre croyance : personne ne m’aime dans mon travail actuel et prévoyez un avenir selon le même schéma. Et ne faites pas dans le détail, c’est du tout ou rien, vrai à 100%.
  • Enfin, finissez par vous jugez, par personnaliser l’influence que vous avez sur autrui et sur les événements en vous étiquetant : « je suis incapable d’avoir des relations amicales dans mon travail ».

Ainsi, vous avez déformé la réalité pour justifier une croyance sur le monde extérieur, sur autrui ou sur vous-même. Ce comportement vous permet de rester impuissant et vous évite de faire des choix. Vous restez dans le monde magique de l’enfant qui attend tout de ses parents, conforme à l’image originale de l’aide décrite par Bert Hellinger.

La solution : observer et réfléchir

Pour éviter de déformer l’événement stimulus, développez votre don d’observation et notez ce que vous avez vu en le replaçant dans le temps et dans l’espace :  votre collègue ne vous a pas dit bonjour ce matin au marché. Puis, adoptez la stratégie en 3 temps pour réfléchir avant d’agir.

  • Recentrez-vous sur le temps présent en allant dans votre corps et non dans vos pensées automatiques. Êtes-vous plutôt en colère ou plutôt triste quand votre collègue ne vous a pas reconnu ?
  • Prenez alors le temps de réfléchir pour savoir ce que vous voulez faire, pour identifier votre objectif ou votre intention. Voulez-vous nouer le contact avec ce collègue ?
  • Enfin, planifiez votre action. Décidez de parler à votre collègue de cette rencontre ou, si c’est trop difficile alors que vous en avez envie, décidez de vous faire aider pour pouvoir en parler avec lui.

Vous retrouvez alors les ressources en vous pour être en paix et agir ou pour vous faire aider.

Pour aller plus loin :

Deux livres et un site sur la thérapie cognitive :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Une histoire à écrire assis

Cette histoire, sur le thème de « la créativité et vous » lancé par « Out of the box », est proposée dans le cadre de la croisée des blogs du site  développement.org qui en organise régulièrement.

Imaginez-vous face à une feuille blanche. Rien n’est encore écrit dessus. Vous êtes attablé chez vous et vous avez fait le pari avec un ami que vous étiez capables d’écrire sur n’importe quel sujet. Il vous a proposé d’écrire sur la métamorphose des papillons en Amérique du Sud et vous avez relevé le défi.

Page blanchePeu importe le sujet, l’important est d’aller au plus profond de vous pour exprimer ce qui est vivant en vous, ce que vous pouvez imaginer dire, faire vivre dans la peau d’un papillon en Amérique du Sud.
Vous fermez les yeux et vous laissez votre imagination couler. Des images apparaissent comme sur un tableau de bord. Certaines sont à droite, d’autres à gauches. Certains sont en réalité des films en noir et blanc et d’autres en couleur. Elles peuvent même changer de place pour apparaitre plus proche.

Vous vous souvenez des séances de cinéma quand vous étiez complètement l’intérieur de la salle, pris par l’action, le bruit, la fureur, une course de voitures, de diligence ou des vieilles histoires de cow-boy et indien qui courent dans la plaine.

cinema
Quand vous étiez jeunes, vous y croyez, vous étiez complètement à l’intérieur de l’histoire, en transe. Vous vous identifiez au héros, à ces difficultés de rétablir l’ordre et la discipline dans un monde chaotique inexprimé. Vous-même, vous imaginiez une suite à ces événements : les enfants du héros, la paix s’instaurer dans la plaine. Au fur et à mesure que vous déroulez cette histoire dans votre tête, votre corps est de plus en plus détendu et vous êtes vous-même de plus en plus détendus, les images apparaissent dans votre tête, des sons retentissent et résonnent entre vos 2 oreilles.

sheriffVous laissez alors un film se dérouler dans votre tête à propos des papillons en Amérique du Sud. Vous imaginez la forêt vierge, vous voyez les arbres gigantesques, vous ressentez la chaleur de la forêt des images et différents animaux de la forêt amazonienne avec toutes ses couleurs, ses saveurs et ses sons. Vous sentez alors un flux d’énergie aller dans votre bras puis dans votre main.

ecrireVotre stylo commence à courir sur votre feuille blanche. Des mots apparaissent sur votre feuille et, de temps en temps, vous faites une pause. Et vous ressentez à l’intérieur de vous, dans votre ventre, ou dans votre bassin si les mots écrits sont justes, s’ils résonnent à l’intérieur de votre être. Continuez à écrire ainsi pendant plusieurs minutes en faisant des pauses éventuelles.

Visualisez ce que vous avez vu, ressentez à l’intérieur de vous si les mots résonnent juste à l’intérieur de votre corps.

Enfin, vous avez un petit signal corporel qui indique que c’est terminé. Vous sortez de transe et regardez ce que vous avez écrit. Vous avez réussi votre pari, ignorant ce que vous avez écrit.

Milton Erickson faisait de même quand il écrivait des articles pour un journal. Il se levait la nuit, mettait ses écrits dans une enveloppe pour l’envoyer au journal le lendemain. Il ne pouvait lui-même identifier l’article qu’il avait écrit. Visualisez votre histoire, sentez si elle est juste et, surtout, ayez du plaisir à la concrétiser.

Pour aller plus loin :

 Quelques livres à lire…

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire. Osez écrire…

Pourquoi revenir au temps présent ?

Dans beaucoup de thérapies, comme dans la méditation pleine conscience ou la méthode Vittoz, il est conseillé de revenir au temps présent en portant son attention sur un de vos 5 sens, la vision, l’ouïe, l’odeur, le goût ou vos sensations physiques, telles que la respiration. Quel est l’intérêt d’un tel processus ?ObserverJ’en vois deux : soit distraire sa pensée pour minimiser une émotion désagréable, soit prendre de la distance vis-à-vis d’elle pour avancer. Dans le premier cas, nous sommes dans la première étape des 6 étapes pour aller mieux. Dans le deuxième cas, nous sommes à l’avant-dernière étape, celle d’oser avancer.

Minimiser une émotion désagréable

Quand vous êtes légèrement perturbé par une émotion désagréable, provoquée par une pensée, vous pouvez vous en distraire sans aller dans cette pensée, en pensant à autre chose :

  • En portant attention à ce qui vous entoure : votre environnement VAKO visuel, sonore, kinesthésique, comme votre respiration ou votre marche, ou olfactif.
  • En allant dans un lieu sûr imaginaire qui vous ressource.
  • En faisant un geste, en prononçant une parole, en imaginant un rayon de lumière guérisseur ou une spirale inversée.

Ces pratiques vous permettent de vous échapper, de remettre à plus tard votre perturbation interne. L’inconvénient de cette pratique est qu’elle ne vous guérit pas, elle vous permet simplement de baisser votre tension intérieure. Et, quand la tension est trop importante, cela ne suffit pas. Vous pouvez alors demander à autrui de vous serrez fortement dans ses bras. Comme dans la thérapie de l’étreinte, cela vous permettra de calmer efficacement votre tension interne, sans aller dans vos pensées perturbatrices.

Oser avancer en 3 étapes

Après avoir soigné vos traumas, liés à votre naissance, votre vie personnelle ou familiale, vous êtes spontanément plus en paix et avez acquis un certain savoir faire. Vous êtes alors capable d’aller dans la pensée négative originale en prenant du recul sur vos émotions.  Vous pouvez revenir dans le temps présent, en paix, première étape pour oser aller bien.  Faisant appel à votre cerveau rationnel, pensant et non instinctif, vous êtes alors capable de choisir, en pleine conscience, votre objectif. Est-il de ?

  • Baisser votre émotion ? Vous pouvez pratiquer l’EFT.
  • Monter en énergie ? Vous pouvez imaginer vos exploits passés en identifiant vos ressources.
  • Cicatriser un trauma résiduel ? Faites un pont d’affect pour l’identifier et le cicatriser avec la technique du papillon, venant de l’EMDR. Si vous n’y arrivez pas, vous êtes capable de demander de l’aide en toute connaissance de cause.
  • Prendre une décision ? Faites appel à votre intuition, votre « pendule intérieur ».
  • Juste profiter de la vie ? Comme le dit une amie « Et j’apprends, avec une persévérance dont je suis fière, à être de mieux en mieux en contact avec toute la richesse (la complexité) de ma vie intérieure croisée avec tout ce qui m’est extérieur (les autres, ceux que j’aime et ceux qui me dérangent, et .. le « monde ») ». Et vous pouvez même entrer en transe pour le plaisir, en contact avec le monde qui vous entoure.

Une fois votre objectif posé, vous pouvez aborder les 2 autres temps : réfléchir et décider pour votre bien. La dernière et sixième étape sera d’être bien, même si les autres vont mal, pour contribuer à leur bien-être.

En conclusion

 Revenir au temps présent n’est qu’un premier pas. Si vous ne connaissez ni technique de cicatrisation des traumas, ni technique d’identification de vos pensées négatives pour vous en débarrassez, comme dans les thérapies cognitives, cela ne suffira pas. Vous aurez besoin d’aide.

Si vous connaissez certaines de ces techniques, cela vous aidera à vous dissocier pour mieux guérir, avancer sur votre chemin de vie et en profiter en pleine conscience.

Pour aller plus loin

Quelques livres de base :

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Réussir la relation d’aide

Quels sont les facteurs de réussite dans la relation d’aide ? Acceptez-vous d’être aidé ou d’aider autrui ? Quels critères guident vos choix ? La relation d'aideVoici quelques réflexions sur la relation thérapeutique, celles de David Burns, spécialiste de la thérapie cognitive, celles, systémiques, de Bert Hellinger, et celle de Joseph Campbell et de son héros. Vous aurez, enfin, mon expérience personnelle pour vous aider à définir vos propres critères.

1. L’empathie et la clarté de la relation d’aide

Deux paramètres sont essentiels pour David Burns, l’empathie et la clarté de l’objectif et de la méthode.

L’empathie

L’empathie est, selon Burns, la capacité du thérapeute à répondre à des questions gênantes du genre « J’ai l’impression que vous ne vous intéressez pas à moi. La seule chose qui vous intéresse est d’être payé ».

Il conseille alors au thérapeute de dire oui, d’exprimer le sentiment du client et de poser une question. Par exemple : « Il semble que vous avez l’impression que je ne m’intéresse pas à vous et que je suis plus intéressé à être payé qu’à vous aider. Cela peut être réellement choquant. Je me demande si je vous ennuie. Je sais que je serais aussi choqué si j’avais l’impression que quelqu’un profitait de moi pour s’enrichir. Pouvez-vous m’en dire plus ? »

La clarté

La clarté de l’objectif définit ce que le client veut concrètement modifier et l’accord sur la méthode et les outils utilisés et la demande éventuelle du thérapeute envers son client. Dans le cas de la thérapie cognitive prônée par Burns, deux outils sont essentiels, le journal d’humeur et des croyances associées et l’agenda, une planification des activités productives et satisfaisantes.

En tant que client, votre objectif et les moyens de l’atteindre sont-ils assez clairs ?

2. La règle d’équilibre de Bert Hellinger

L’inventeur des constellations familiales où l’on s’appuie sur le ressenti de représentants amène une vue systémique où influent l’image d’origine du client avec ses parents et une règle d’équilibre.

L’aide et le lien thérapeutique

Le thérapeute systémique réintègre les personnes exclues du système, en particulier les parents. Cette exclusion est pour lui l’origine de la dépression.

Pour observer les règles de l’aide (thérapeutique), nous devons d’abord observer que l’aide est systémique. Cela signifie que notre amour doit embrasser tout le système. Nous nous représentons le système et sentons où l’amour est le plus efficace et le plus nécessaire. Ensuite, on fait abstraction du client. C’est le pas difficile où on ne se laisse pas prendre par le client. En allant ainsi dans cet endroit, nous sommes libres intérieurement. Nous laissons aussi le client libre car il peut aller vers cette personne exclue.

Et la colère du client est salutaire. Elle lui permet de se séparer de ses parents… et du thérapeute. Pour Bert Hellinger, l’image originale de base du client et du thérapeute vient de la relation avec sa mère. Si le thérapeute est lié émotionnellement à son client, cela signifie qu’il le confond avec ses parents qu’il veut inconsciemment soigner et il en deviendra dépendant. Une seule solution, selon Bert Hellinger, arrêter l’aide.

L’équilibre entre donner et recevoir

Bert Hellinger a exposé 5 règles à respecter dans la relation d’aide.

  • Ne donner que ce que l’on a.
  • Accepter ce qui est.
  • Pas de relation parents enfants.
  • Le client appartient à une famille qui doit être honorée.
  • L’amour est pour tous les membres de la famille, sans jugement.

La relation est ainsi saine et équilibrée. Le thérapeute ne peut donner ce que le client n’a pas envie de prendre.

En tant que client, vous sentez-vous lié à votre thérapeute ? Vous sentez-vous quelquefois en colère contre lui ?

3. Les guides du héros de J. Campbell

Joseph Campbell a formalisé un voyage type du héros qui part à l’aventure et qui revient à la maison. Entre temps, il a osé franchir un seuil.

Joseph Campbell, tout comme Vladimir Propp, place deux types de guides, un avant le seuil, pour donner du courage au héros et un autre après le seuil, pour lui montrer le chemin.

Le thérapeute, comme guide, a ainsi 2 rôles, celui de donner du courage, en mettant à la conscience du client ses ressources, ce que préconise la PNL, et de lui montrer le chemin en lui donnant de l’information et en reformulant, ce que préconise l‘entretien motivationnel.

En tant que client, avez-vous besoin que l’on vous donne du courage ou des informations ?

4. Mon parcours : femmes en colère et fils à maman

Voici mes difficultés et comment je m’aide…

Les 3 défis rencontrés en tant que thérapeute

Voici les 3 difficultés principales que j’ai rencontrées.

  • La première était de rester zen en face de personnes qui voulaient mourir. Ces personnes, qui sont souvent dans la négation, rejettent ce que vous dites. Ce sont des personnes désespérées, dit Burns, qui donne dans son livre l’exemple de Sam, qui l’appelle avant une de ses interventions à la radio pour lui dire qu’il va se suicider. Il est alors important d’accepter son impuissance et de prendre de la distance, les 2 premières règles de Bert Hellinger. Vous pouvez imaginer leur mère derrière eux ou la vôtre derrière vous. Ainsi, vous évitez de rentrer dans une dynamique de sauveur victime persécuteur, typique du lien thérapeutique.
  • La deuxième était de trouver un comportement adéquat face à des femmes en colère. Cela m’arrive assez souvent avec des femmes qui ont avorté ou qui sont en colère contre leur mère. Dans cette dynamique, la mère se protège en se mettant en colère contre l’homme. Maintenant, je l’annonce au début de mon intervention en leur donnant le droit d’être en colère contre moi. De plus, j’imagine mon père derrière moi. En constellation, mon objectif est de réintégrer l’enfant et de donner de l’empathie à la mère en la faisant éventuellement s’appuyer sur une lignée maternelle.
  • La troisième était comment aider des « Fils à maman ». Ces personnes, identifiées à un partenaire précédent, un frère ou le père de leur mère, se croient tout permis, dit Bert Hellinger. Elles vont mal et vont même jusqu’à vouloir faire votre thérapie en vous donnant des conseils. Là aussi, je m’appuie sur mon père et visualise le père de ces personnes qu’elles rejettent inconsciemment. Quelquefois, je pense à mon fils pour être sûr de faire la différence avec mon client.

Dans tous les cas, j’essaie de progresser en m’appuyant sur les difficultés que je rencontre.

Une supervision est-elle nécessaire ?

Comment s’améliorer ? David Burns préconise de pratiquer des jeux de rôles par écrit ou avec un collègue thérapeute pour développer son empathie. Voici ma pratique.

  • En séance, je me connecte et fais de la scriptophanie pour moi-même ou pour le client afin de prendre du recul sur la relation.
  • En EMDR, nous avons un groupe régulier de supervision où les participants ont une expérience éclectique que j’apprécie.
  • En constellation familiale, il suffit de faire une constellation de supervision sur la relation thérapeutique.
  • Enfin, je profite de mon groupe de pratique de communication bienveillante pour trouver éventuellement mon besoin et celui du client dans un jeu de rôle.

Et, surtout, j’arrive à retrouver rapidement une paix intérieure, même si le client a annulé son rendez-vous sans me prévenir, en célébrant alors mon besoin insatisfait d’équilibre dans la relation.

5. Et pour vous ? Quels sont vos critères de choix ?

 Voici résumés les critères de réussite pour un client :

  • Votre objectif est-il clair ? Cherchez-vous du courage ou de l’aide pour franchir un seuil ?
  • Avez-vous confiance en lui ? Pouvez-vous parler de ce qui vous chiffonne ? Le sentez-vous « sans jugement » ?
  • Êtes-vous d’accord avec sa démarche et sa technique ? Avez-vous suffisamment d’information ? Osez-vous lui poser toutes les questions ?
  • Le thérapeute reformule-t-il suffisamment ce que vous dites ?  Vous sentez-vous entendus ?
  • Allez-vous mieux à la fin de la séance ? Vous sentez-vous libre d’arrêter les sessions quand vous voulez ?

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres critères ?

Pour aller plus loin

Voici les livres portant sur la relation d’aide et que j’ai bien aimé :

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.